16 Février 1992 – 16 Février 2025 : De la quête de la démocratie à la quête de la Paix et du Bien-Vivre Ensemble en RDC, < N'ayez pas peur, Tenez bon ( Exode 14,13).

2ème TRIBUNE DU MESSAGER DE LA PAIX 

Par Bertin kangamotema 

Le 16 février demeure une date gravée dans la mémoire collective du peuple congolais. En 1992, cette journée fut marquée par la célèbre « Marche des Chrétiens »,dite < marché de l’espoir>, organisée par le Comité Laïc de Coordination CLC, un soulèvement pacifique pour réclamer la réouverture de la Conférence nationale souveraine, brutalement fermée par le gouvernement de Jean de Dieu Ngunz Karl-i-Bond.

Ce jour-là, des milliers de Congolais, portés par l’espérance d’un État démocratique, sont tombés sous les balles de la répression.

Trente-trois ans plus tard, en 2025, Année de l’espérance, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une autre quête, tout aussi vitale : celle de la paix et du bien-vivre ensemble.

Les Églises catholique et protestante, à travers la CENCO et l’ECC, lancent le Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs, une initiative qui vise à restaurer la cohésion nationale et à mettre fin aux souffrances d’un peuple éprouvé par des décennies de conflits.

1992 : La soif de démocratie et le sacrifice du peuple

En février 1992, la RDC, alors Zaïre, vivait sous le régime du Maréchal Mobutu. L’ouverture de la Conférence nationale souveraine, censée amorcer la transition démocratique, avait suscité un immense espoir.

Cependant, sa fermeture brutale par le gouvernement en place fut perçue comme un déni de la volonté populaire. Face à cette injustice, le Comité Laïc de Coordination (CLC) organisa la Marche des Chrétiens, un acte de bravoure porté par la foi et la quête de liberté.

Cette journée tragique vit des milliers de manifestants désarmés, en majorité des chrétiens, sacrifier leur vie au nom d’un idéal : un Zaïre démocratique où le pouvoir ne serait plus l’apanage d’un seul homme, mais l’émanation de la volonté populaire.

Ce 16 février 1992, la nation saigna, mais le combat pour la démocratie ne s’arrêta pas. Cette lutte aboutira, quelques années plus tard, au démantèlement du régime dictatorial et à l’ouverture du pays à un processus démocratique encore fragile.

2025 : De la Démocratie à l’urgence de la Paix

Trente-trois ans après cette marche historique, la RDC a certes franchi des étapes importantes sur le chemin de la démocratie, mais elle reste profondément meurtrie par l’instabilité et les violences.

Les conflits armés, notamment à l’Est du pays, ont déplacé des millions de Congolais, plongé des familles entières dans la détresse et alimenté un climat de peur et d’incertitude.

C’est dans ce contexte que la CENCO et l’ECC ont décidé de lancer le Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble, une initiative qui appelle à la réconciliation, à la justice et à la solidarité entre toutes les composantes de la nation. L’objectif est clair : bâtir un Congo uni, où la paix devient une réalité et non un simple rêve lointain.

Ce choix du 16 février 2025 pour porter ce message n’est pas anodin. Il rappelle que, tout comme en 1992, la RDC est à un tournant décisif de son histoire.

Si, hier, avec le CLC et la marche de l’espoir, l’enjeu était la quête de la démocratie, aujourd’hui avec le Pacte Social  de l’ECC-CENCO, il s’agit d’arracher la paix aux griffes de l’instabilité. La paix véritable ne peut être atteinte sans justice, sans cohésion nationale et sans un engagement collectif à mettre fin aux violences qui endeuillent le pays.

Les leçons de l’Histoire : Un appel à la Cohésion Nationale

L’histoire nous enseigne que les victoires du peuple congolais ont toujours été le fruit de l’unité et de la persévérance.

En 1992, ce sont les églises et la société civile qui ont porté l’étendard de la démocratie, et c’est ensemble que les Congolais ont pu briser les chaînes de la dictature. Aujourd’hui encore, seule une action collective, portée par une volonté nationale forte, peut garantir la paix.

Les divisions ethniques, politiques et régionales ne profitent qu’aux forces qui veulent maintenir la RDC dans le chaos.

Un royaume divisé en son sein appelle sa ruine, dit un adage biblique. Il est temps de dépasser les clivages et de s’engager dans une dynamique de réconciliation où l’intérêt supérieur du pays prime sur les intérêts personnels et partisans.

Le Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble ne doit pas être une simple déclaration d’intention. Il doit devenir un engagement national, soutenu par toutes les couches de la société :

* Aux dirigeants politiques, il incombe de privilégier le dialogue et de poser des actes concrets en faveur de la paix.

*Aux groupes armés, il est temps d’abandonner les armes et de rejoindre la voie de la paix, la stabilité et lareconstruction.

* À la communauté internationale, le devoir est d’accompagner la RDC dans sa quête de stabilité, sans arrière-pensées ni intérêts cachés.

* Aux citoyens congolais, chacun doit prendre conscience que la paix est l’affaire de tous, et que la division ne profite qu’à ceux qui exploitent la souffrance du peuple.

Un Message d’Espoir pour le 16 Février 2025

En cette journée de commémoration, souvenons-nous du sacrifice des martyrs du 16 février 1992. Ils ont donné leur vie pour un idéal : un Congo juste et démocratique.

Aujourd’hui, honorer leur mémoire signifie embrasser avec force l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble.

Que cette journée du 16 février 2025 soit un tournant décisif pour la RDC. Que la marche de l’espoir de 1992 se transforme en un engagement collectif pour la paix.

Que chaque Congolais, où qu’il soit, devienne un artisan de la réconciliation et de la cohésion nationale. Car seule une nation unie peut espérer un avenir meilleur.

Vive la paix en RDC, vive l’unité du peuple congolais .

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema 

 

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