65 ans après l’indépendance : pour un Pacte Social salvateur face aux guerres cycliques et à la promesse d’un avenir de paix.

Tribune DIALOGUE SINCÈRE, CHEMIN DE LA PAIX de Bertin Kangamotema Amizia sur New-messager-de-la-paix.net 

Ce 30 juin 2025 marque le 65e anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Un jalon historique dans la vie d’une nation qui, au lieu de célébrer les fruits de sa souveraineté retrouvée, se bat encore pour restaurer sa dignité, son unité et sa sécurité.

Depuis plus de trois décennies, des conflits armés récurrents ont déchiré l’Est du pays, emportant des millions de vies, déplaçant des populations entières, détruisant les infrastructures de base et affaiblissant la cohésion nationale

. À l’heure où la RDC tente de sortir de ce cycle infernal, plusieurs signaux récents méritent d’être soulignés : l’accord de paix signé à Washington le 27 juin dernier entre Kinshasa et Kigali, les négociations directes entamées avec les rebelles du M23/AFC, et l’attente pressante d’un dialogue national inclusif sous la médiation conjointe de la CENCO et de l’ECC, exprimée par de nombreuses forces vives de la Nation.

Dans ce contexte fragile mais porteur d’espoir, il devient impératif de proposer un nouveau Pacte Social, non pas comme un simple slogan politique, mais comme une démarche de reconstruction profonde, morale et institutionnelle.

Car la paix durable ne se décrète pas uniquement par des accords, aussi nécessaires soient-ils. Elle se construit dans le cœur des peuples, dans la justice, la vérité et la participation inclusive de toutes les composantes de la société congolaise.

1. 65 ans d’indépendance : d’un rêve d’émancipation à un combat pour la survie

En 1960, l’indépendance de la RDC fut accueillie comme une victoire éclatante sur le colonialisme, une promesse d’autodétermination et de progrès. Mais cette promesse n’a jamais été tenue. L’histoire congolaise postcoloniale est jalonnée de crises politiques, de dictatures, de rébellions et d’ingérences extérieures.

Depuis les années 1990, les conflits armés dans l’Est du pays sont devenus systémiques, entraînant une désintégration du tissu social, une militarisation du pouvoir et un effondrement de la confiance entre l’État et ses citoyens.

Aujourd’hui, malgré la signature récente de l’accord de Washington, les causes profondes des violences persistent : exclusion politique, injustices sociales, pillage des ressources, manipulation identitaire et faible présence de l’État dans les territoires les plus vulnérables. Il est donc illusoire de croire qu’un accord diplomatique suffira à rétablir la paix. Ce qu’il faut, c’est une refondation en profondeur du contrat social congolais.

2. Le temps du bon sens : sortir de la navigation à vue

Pendant trop longtemps, la gouvernance en RDC a été dominée par l’improvisation, les calculs à court terme et la recherche du pouvoir pour le pouvoir. Le résultat est une population désillusionnée, des institutions affaiblies, et un État souvent perçu comme étranger à ses propres citoyens.

Le moment est venu de restaurer le bon sens politique, cette qualité trop souvent absente des cénacles décisionnels. Le bon sens, c’est écouter les populations, reconnaître ses erreurs, privilégier l’intérêt général sur les stratégies partisanes, et surtout, traduire les ambitions nationales en réponses concrètes aux souffrances quotidiennes des Congolais.

Ce bon sens exige de placer la paix, la justice et la dignité humaine au cœur de l’action publique, loin des promesses électoralistes et des logiques clientélistes. Il appelle à une politique de vérité, de dialogue et de responsabilité partagée.

3. Un Pacte Social pour une gouvernance de réconciliation

La construction d’un Pacte Social n’est pas une option : c’est une nécessité historique. Il ne s’agit pas de reproduire les conférences politiques ou les dialogues de façade, mais de bâtir un engagement profond entre l’État et les citoyens, autour de principes clairs et non négociables :

L’inclusivité : toutes les voix doivent être entendues – jeunesse, femmes, déplacés, anciens combattants, églises, diaspora, peuples autochtones.

La justice équitable : plus jamais d’impunité ni d’exclusion.

La participation citoyenne : dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques.

La vérité sur le passé : pour guérir les blessures et prévenir les répétitions tragiques.

L’État protecteur : qui garantit la sécurité, l’éducation, la santé, l’emploi et la souveraineté économique.

C’est dans ce cadre qu’un dialogue national inclusif sous l’égide de la CENCO et de l’ECC, respecté et indépendant, pourrait poser les bases de cette nouvelle donne. Il ne s’agirait pas d’un partage du pouvoir, mais d’un partage des responsabilités dans la reconstruction morale et institutionnelle de la Nation.

4. Un leadership éthique pour une RDC debout

Le Pacte Social ne pourra aboutir sans un changement radical dans l’exercice du pouvoir. Il ne s’agit pas seulement de renouveler les générations, mais de renouveler les valeurs du leadership : intégrité, humilité, écoute, courage, vision.

L’heure est venue pour une jeunesse engagée, pour une société civile audacieuse, pour des élites conscientes de leurs responsabilités historiques. La paix ne se gagne pas seulement dans les chancelleries, mais dans les villages, les quartiers, les églises, les écoles, les médias et les familles.

Conclusion : un engagement pour la génération suivante

Le 30 juin 2025 ne peut être une commémoration de plus. Ce doit être le point de départ d’une reconstruction nationale, lucide, concertée et résolue.

La signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali est un signal encourageant, mais elle ne peut constituer qu’une étape. Le vrai défi reste à l’intérieur : reconstruire la Nation, refonder la confiance, et poser les bases d’une gouvernance pacifique et durable.

La RDC ne manque ni de talents, ni de ressources, ni d’énergie. Ce qui lui manque, c’est une vision commune et un pacte moral entre gouvernants et gouvernés. Ce nouveau contrat ne doit pas réparer uniquement le passé, mais préparer un avenir meilleur pour les enfants de demain, un avenir de justice, de paix, de prospérité partagée.

C’est à ce prix que l’on pourra dire, avec fierté et vérité, que l’indépendance a enfin porté ses fruits.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema Amizia

 

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