A qui profite la crispation apparente du Pacte Social pour la Paix ? des interrogations à l’approche du 65e anniversaire de l’indépendance de la RDC.

Libre Opinion de Konsobwala

Kinshasa, 22 mai 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)

Quatre mois après le lancement officiel du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs, l’enthousiasme suscité par cette initiative portée par la CENCO et l’ECC semble confronté à une phase de crispation préoccupante.

Pourtant, tout indiquait un départ prometteur : une vaste série de consultations nationales et de plaidoyers internationaux, une adhésion populaire manifeste, et une réception cordiale par le Président de la République, garant de la nation, lors de la première présentation officielle du projet le 3 février 2025.

Un silence qui interroge : attente stratégique ou malentendu entretenu ?

À ce jour, le rapport final n’a pas encore été remis au Chef de l’État. Question peut-être d’agenda du Chef de l’État.

Ce retard soulève cependant des interrogations. Des rumeurs persistantes, alimentées par certaines franges politiques internes, laissent entendre à tort que le Président aurait refusé d’accorder une nouvelle audience aux prélats catholiques. Une allégation contredite à la fois par les faits et l’esprit de collaboration manifesté lors de leur première rencontre.

L’opinion publique, largement acquise à la cause du Pacte Social, se demande : à qui profite réellement la crispation autour de cette initiative ? Car toute obstruction à sa mise en œuvre risque de retarder la réconciliation nationale tant attendue et de compromettre les espoirs de paix durable.

Une initiative qui cadre avec la vision présidentielle

Le Pacte Social tel que formulé par la CENCO et l’ECC n’est nullement en contradiction avec la vision du Chef de l’État. Il prône une RDC unie, pacifiée, tournée vers le dialogue et l’inclusion. Il vise à restaurer la confiance entre gouvernés et gouvernants, à remettre l’humain au centre des priorités nationales, et à jeter les bases d’un vivre-ensemble solide et pérenne. Des valeurs régulièrement proclamées par le Président Tshisekedi lui-même.

Pourquoi dès lors certains proches du pouvoir affichent-ils de la réticence ?

Certains membres de la famille politique présidentielle rejettent publiquement le Pacte, sous prétexte qu’il n’aurait pas reçu de mandat officiel du Chef de l’État. Cette position semble ignorer que l’initiative a été saluée par le Président lors de sa présentation initiale, et qu’elle découle d’une dynamique citoyenne largement soutenue. La crainte de voir d’autres acteurs participer à la refondation du pays, hors du cercle du pouvoir, expliquerait-elle cette hostilité ?

Le Pacte : une réponse nationale à un défi régional et international 

Né d’une volonté congolaise, le Pacte Social pour la Paix n’a pas été imposé de l’extérieur. Il vise à engager un dialogue sincère avec les pays voisins, tout en mettant les Congolais au cœur des solutions.

Si cette démarche dérange certains, c’est sans doute parce qu’elle ne dépend ni de financements étrangers, ni de calculs électoralistes. Elle repose sur la légitimité morale de deux institutions, la CENCO et l’ECC, reconnues pour leur impartialité et leur engagement de longue date en faveur de la paix et de la démocratie.

Il est essentiel de rappeler que c’est bien la CENCO qui a accompagné le processus d’alternance pacifique ayant permis à Félix Tshisekedi d’accéder à la magistrature suprême. Cette légitimité historique ne peut être ignorée.

Crise congolaise : une opportunité historique à saisir

La crise sécuritaire que traverse la RDC depuis plus de trois décennies appelle une réponse audacieuse et novatrice. Le Pacte, fruit d’un travail rigoureux mené par des intellectuels engagés, offre justement une approche structurée et inclusive. Il ne s’agit pas de vœux pieux, mais d’un véritable document stratégique, destiné à servir de base à une gouvernance apaisée et durable, en RDC et dans la région.

Les évêques l’ont souligné dans leur dernier message : « L’histoire retiendra que c’est sous votre impulsion que les Congolais sont parvenus à un consensus sur une meilleure gouvernance du pays. »

Conclusion : l’heure du choix pour l’État congolais

À un mois du 65e anniversaire de l’indépendance, la RDC est face à une opportunité historique. En endossant sans ambiguïté le Pacte Social pour la Paix, le Président Félix Tshisekedi renforcerait la confiance de la population et celle de la communauté internationale. Il apparaîtrait comme l’artisan d’un nouveau contrat social, libérant le pays des logiques de conflit et d’exclusion.

À l’inverse, laisser planer des doutes ou entretenir des crispations reviendrait à affaiblir une dynamique salutaire, au risque de voir s’enliser la quête de paix.

La vraie célébration du 30 juin 2025 serait celle d’un Congo uni, pacifié, et tourné vers l’avenir – sans les bruits de bottes, mais avec le cœur grand ouvert à la paix.

Libre opinion émise par Konsobwala

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