Kinshasa, 17 mars 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)-
La République Démocratique du Congo (RDC) est confrontée à une crise sécuritaire persistante à l’Est, marquée par l’activisme de AFC/M23, soutenu par le Rwanda, et par l’implication d’acteurs régionaux et internationaux.
Face à cette situation, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, met en garde contre l’erreur stratégique de ne se cramponner qu’aux négociations directes entre Kinshasa et le M23, qu’il salue du reste , sans un cadre international structuré. Il plaide au delà de ces négociations, pour une Conférence internationale pour la paix, seule option viable pour traiter les causes profondes du conflit et éviter les erreurs du passé.
Dans sa déclaration exploitée par New-messager-de-la-paix.net, le Dr Denis Mukwege rappelle que depuis plus de 30 ans, l’Est de la RDC est le théâtre d’un conflit aux ramifications complexes, impliquant non seulement des groupes armés locaux mais aussi des États étrangers (Rwanda, Ouganda, Burundi) et des puissances internationales attirées par les richesses minières congolaises.
Pour lui, les tensions ne se limitent pas à un simple affrontement entre Kinshasa et le M23-AFC. Elles sont alimentées par des enjeux économiques et stratégiques globaux, notamment :
* L’exploitation des ressources minières essentielles (coltan, lithium, cobalt).
* La rivalité entre grandes puissances pour le contrôle des minerais stratégiques.
* L’implication de multinationales dans des circuits de contrebande.
Dans ce contexte, un simple dialogue bilatéral entre Kinshasa et le M23 serait une erreur de diagnostic et ne permettrait pas d’apporter une solution durable à la crise.
Les limites des négociations directes entre Kinshasa et le M23
Denis Mukwege alerte sur les risques d’un dialogue sous la menace des armes, qui pourrait :
*Légitimer la loi du plus fort, renforçant l’impunité des groupes armés.
* Ouvrir la porte à la balkanisation de la RDC, en institutionnalisant la présence de forces étrangères sur son sol.
*Affaiblir la souveraineté nationale, en mettant Kinshasa en position de faiblesse face aux pressions extérieures.
La résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui exige le retrait des troupes rwandaises et un cessez-le-feu immédiat, doit être le fondement de toute négociation, et non une simple option diplomatique.
Pourquoi une Conférence internationale pour la paix est essentielle ?
Denis Mukwege propose une Conférence internationale pour la paix en RDC, une solution plus structurée et plus efficace que des négociations directes avec le M23. Ce cadre permettrait de :
*Relancer l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba (2013), qui visait à stabiliser la région.
*Clarifier les responsabilités des États voisins et des acteurs internationaux impliqués dans le conflit.
*Établir une feuille de route concrète et contraignante pour garantir la paix.
*Mobiliser la communauté internationale afin de mettre un terme aux ingérences étrangères.
Cette conférence serait également l’occasion d’ancrer le Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble, porté par les chefs religieux sous l’égide de la CENCO et de l’ECC, comme un levier fondamental d’un processus de paix inclusif.
Vers un Sommet international pour des solutions durables
Avant toute négociation directe, un Sommet international de haut niveau doit être organisé afin de :
✔️ Réunir toutes les parties prenantes, y compris les gouvernements de la région, l’ONU, l’Union Africaine et les grandes puissances.
✔️ Exiger le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
✔️ Imposer des sanctions contre les pays et acteurs qui soutiennent les groupes armés.
Ce n’est qu’après la mise en place d’un cadre structuré que des discussions directes pourraient être envisagées, dans une dynamique de paix durable et non sous la contrainte militaire.
Un choix stratégique pour éviter les erreurs du passé
» L’histoire récente de la RDC est marquée par des accords précipités qui ont échoué, faute d’un véritable engagement international », soutient la déclaration.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema
