Kinshasa, 12 juin 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)- Alors que les combats font toujours rage au Nord-Kivu, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, cheffe de la MONUSCO, entame une mission de trois jours à Goma. Entre espoirs populaires et scepticisme, sa visite relance le débat sur le rôle des Nations unies dans la protection des civils.
Une arrivée sous haute attente dans une ville meurtrie
Jeudi 12 juin 2025, Bintou Keita a posé le pied sur le sol de Goma, épicentre d’un conflit persistant entre les forces loyalistes congolaises et les rebelles du M23/AFC. Sa déclaration à l’aéroport a immédiatement été relayée par les médias :
« Je suis ici pour écouter et exprimer ma solidarité avec la population de Goma et avec le personnel de la MONUSCO. Votre résilience est remarquable. »
Cette visite intervient dans un contexte de grande tension, alors que les populations civiles continuent de payer le plus lourd tribut de la guerre à l’Est de la RDC. Depuis des années, les appels à la paix se multiplient, et aujourd’hui encore, les attentes sont fortes vis-à-vis de l’ONU et de sa mission.
Des rencontres prévues avec le M23 pour défendre la protection des civils
Durant son séjour, la cheffe de la MONUSCO prévoit de rencontrer les cadres du mouvement rebelle M23/AFC, une initiative inédite visant à ouvrir un dialogue franc sur les priorités du mandat onusien, dont la protection des civils constitue le pilier central.
Cette démarche diplomatique soulève des espoirs timides parmi les habitants. Jean Kahindo, conducteur de taxi-moto, lance un appel simple mais poignant :
«’ Qu’elle sache que nous ne voulons qu’une chose. C’est vivre en paix «
Même son de cloche au marché Maman Olive Lembe où Hubert Hamuli, vendeur de chaussures, exprime une attente partagée :
« Nous souffrons beaucoup. Nous voulons la paix, car nous ne l’avons jamais trouvée. »
Les défenseurs des droits humains appellent à une diplomatie active
L’avocat Dieumerci Munguankonkwa, figure respectée du Nord-Kivu, attend de cette visite une relance des engagements diplomatiques régionaux :
« Bintou Keita doit faire respecter les décisions des instances internationales, y compris la demande américaine de retrait des troupes rwandaises. »
Pour les acteurs de la société civile, le respect des accords déjà signés est un passage obligé vers une paix durable. Mais tous ne partagent pas cet optimisme.
Une mission contestée : 25 ans de présence, et toujours pas de paix ?
Souzy Kisuki, citoyenne de Goma, exprime un ras-le-bol croissant vis-à-vis du bilan de la MONUSCO :
« Cela fait environ 25 ans qu’ils sont là, mais ils n’ont rien fait. Leur mission est de rétablir la paix, pas de rester les bras croisés. »
Ce scepticisme est récurrent dans une partie de l’opinion congolaise, surtout dans les zones affectées par les conflits. La visite de Bintou Keita est donc aussi une épreuve de vérité pour la MONUSCO, à un moment charnière où sa légitimité est de plus en plus contestée.
Un tournant pour la MONUSCO : parole, engagement et actions attendues
Le défi est immense pour la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU : réconcilier les espoirs de paix avec les réalités d’un terrain miné par les conflits armés, la méfiance, et les frustrations populaires.
Dans une région où les diplomaties régionales et internationales se croisent sans toujours converger, la mission de Bintou Keita à Goma pourrait marquer un tournant — si elle s’accompagne d’actes concrets et visibles.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema Amizia
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