Message de Maître Aline Kangamotema, Avocate au Barreau de Kinshasa/Matete, Défenseure des droits de l’enfant et Présidente nationale du COJEF, à l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain
« Soweto hier, le Congo aujourd’hui : Assez de sang d’enfants, assez d’orphelins ! »
En ce 16 juin, Journée de l’Enfant Africain, je m’incline en mémoire des enfants tombés à Soweto, ces jeunes âmes courageuses, massacrées pour avoir réclamé leur droit à l’éducation et à la dignité. Mais ce sang, versé il y a près de cinquante ans, continue d’imprégner le sol africain, car aujourd’hui encore, en République Démocratique du Congo, nos enfants meurent.
Ils meurent dans l’indifférence.
Ils tombent dans l’oubli.
Ils pleurent dans le silence.
À Goma, à Bunia, à Beni, à Minembwe, à Kwamouth, dans le grand Bandundu et un peu partout au Congo … Des enfants sont mutilés, enrôlés de force, violés, jetés dans des camps, condamnés à grandir sans parents, sans école, sans avenir. Ils sont les victimes collatérales d’ambitions inhumaines, les sacrifiés d’une guerre que personne ne veut vraiment arrêter.
Et moi, en tant que femme, mère, avocate, défenseure des droits de l’enfant, je refuse de me taire.
Je refuse de détourner le regard pendant que l’enfance congolaise est assassinée.
Je refuse de normaliser l’horreur.
Je refuse de me résigner.
Assez !
Assez de sang versé par les innocents.
Assez d’enfants qui apprennent à tuer avant d’apprendre à lire.
Assez de fillettes devenues mères avant d’avoir connu l’amour.
Assez de jeunesses sacrifiées dans l’ombre des conflits.
La guerre ne détruit pas que les villages.
Elle détruit l’avenir.
Elle vole l’espérance.
Elle tue les promesses.
Je lance aujourd’hui un appel solennel et citoyen :
> Cessez toutes les violences armées ! Déposez les armes, sauvez les enfants !
Notre jeunesse ne doit pas grandir dans la peur, mais dans la paix.
Nos enfants ne doivent pas survivre, mais vivre.
Ils ne sont pas des pions pour des causes perdues.
Ils sont le Congo de demain.
Soweto a saigné pour la liberté. N’ajoutons pas les collines du Kivu, les forêts de l’Ituri et les rues de Kinshasa à la carte des tragédies oubliées.
—
Mobilisons-nous.
Agissons.
Protégeons.
Et surtout : n’oublions jamais.
À chaque enfant, une école.
À chaque orphelin, une famille.
À chaque larme, une réponse.
À chaque guerre, une fin.
Et à chaque nation, la paix.
Maître Aline Kangamotema Nsele
Avocate au Barreau de Kinshasa Matete
Présidente Urbaine du COJEF/Kinshasa
Défenseure des droits de l’enfant
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