Kinshasa, 18 juin 2025 (New-messager-de-la-paix.net) –
À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les discours de haine, la MONUSCO et l’UNESCO, en collaboration avec le BCNUDH, ont co-organisé un atelier de formation stratégique de deux jours à l’hôtel Memling de Kinshasa à l’attention d’une cinquantaine des journalistes congolais.
L’objectif : renforcer les capacités d’une cinquantaine de journalistes congolais face aux défis croissants de la désinformation numérique, des discours de haine et de la fragilisation de la cohésion nationale.
Une initiative saluée au plus haut niveau
L’ouverture officielle de l’atelier a été présidée par Cléophas Malaba Munyanji, Secrétaire Général à la Communication et aux Médias, en présence du Secrétaire Général de l’UNPC, Jasbey Kamil, sous la modération de Mme Claudine Ndaya de l’UNESCO.
« Nous nous réunissons aujourd’hui pour réaffirmer notre engagement commun contre la haine sous toutes ses formes », a déclaré M. Malaba Munyanji, saluant une initiative essentielle portée par l’UNESCO et la MONUSCO.
Il a souligné que la diversité des journalistes est une richesse nationale, et leur mission une responsabilité immense à l’ère du numérique :
« Vous êtes les sentinelles de la vérité, les bâtisseurs de la confiance, les artisans de l’unité nationale. Vos mots façonnent les perceptions, vos silences influencent les consciences. »
l’appel de la MONUSCO à la vigilance éthique des journalistes congolais
Dans son mot d’ouverture empreint de gravité et de responsabilité, Madame Habibou Bangré, chargée des affaires politiques à la MONUSCO, a salué l’engagement des professionnels des médias présents, tout en soulignant le rôle vital qu’ils jouent dans la prévention des violences sociales et la promotion d’une paix durable.
« Merci pour votre participation à cette formation que l’UNESCO et la MONUSCO co-organisent pour renforcer vos capacités en matière de cohésion nationale et de lutte contre la désinformation », a-t-elle déclaré d’emblée, insistant sur la symbolique forte de la date du 18 juin, journée internationale dédiée à la lutte contre les discours de haine – ces discours, a-t-elle rappelé, « qui peuvent générer des violences verbales et physiques, voire des conflits ».
Dans une époque marquée par l’instantanéité de l’information et la prolifération des fausses nouvelles, Mme Bangré a souligné que la prévention demeure la meilleure stratégie.
Elle a exhorté les journalistes à se comporter en véritables « chevaliers de la plume, du micro et de la caméra », en sélectionnant soigneusement leurs mots et en donnant la parole à des intervenants constructifs, pour renforcer le dialogue, la compréhension et la cohésion.
Face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle et à ses usages parfois détournés, elle a appelé à renforcer les réflexes journalistiques fondamentaux : la vérification systématique des sources, la prudence face à la viralité des contenus numériques, et une posture d’humilité professionnelle.
« Gardez à l’esprit que la viralité d’un document, d’une photo ou d’une vidéo n’est pas toujours synonyme d’authenticité. N’oubliez pas, aussi, l’humilité – et que la confiance n’exclut pas le contrôle, y compris de soi-même », a-t-elle insisté.
Elle a également mis en avant un levier essentiel souvent sous-estimé : l’usage accru des langues nationales congolaises – kikongo, lingala, swahili et tshiluba – comme outil de proximité et d’impact. « Exprimez-vous davantage dans les langues de nos peuples pour atteindre les localités les plus reculées et diffuser la paix au cœur des communautés », a-t-elle encouragé.
Son intervention a résonné comme un appel lucide et inspirant à la responsabilité citoyenne des journalistes, dans un contexte congolais où la cohésion sociale demeure à la fois un défi et une nécessité impérieuse.
L’UNESCO pour une culture numérique éthique
De son côté, le Représentant de l’UNESCO en RDC, Dr Isaias Barreto da Rosa, a insisté sur l’importance d’une culture numérique éthique :
« En cette journée symbolique, l’UNESCO réaffirme son engagement à défendre la liberté d’expression, tout en veillant à ce qu’elle ne soit jamais instrumentalisée à des fins de haine. »
Il a rappelé que les médias sont les piliers de la paix et de la cohésion sociale, et que la désinformation affaiblit la démocratie.
Les langues nationales au service de la paix et de la cohésion nationale
Un temps fort de l’atelier a été consacré au rôle des langues nationales congolaises – lingala, swahili, kikongo, tshiluba – dans la promotion de la paix, de la cohésion nationale et du bien-vivre ensemble.
Nixon Mukoko : « Parler aux peuples dans leurs langues, c’est rendre la paix accessible »
Nixon Mukoko, spécialiste en communication et intervenant clé, a souligné que les langues locales sont un puissant levier de cohésion sociale :
« Dans un pays où cohabitent plus de 200 langues, parler aux populations dans leurs langues, c’est faire acte de citoyenneté. C’est rendre la paix compréhensible, tangible. »
Selon lui, les journalistes qui contextualisent leurs contenus en langues locales déconstruisent les stéréotypes, restaurent la confiance et deviennent véritables médiateurs sociaux.
« Les journalistes ne sont pas que des informateurs. Ils sont aussi des bâtisseurs de paix », a conclu M. Mukoko.
Pour un cadre légal contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie : la proposition de loi de Garry Sakata
L’atelier a également mis en lumière la proposition de loi du député honoraire Garry Sakata, visant à lutter contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie.
Objectifs majeurs de la proposition de loi :
1. Sanctionner les discours haineux et actes discriminatoires.
2. Réprimer les dérives sur les réseaux sociaux, sources majeures de radicalisation.
3. Encourager les journalistes à promouvoir la paix, en s’appuyant sur les mécanismes légaux.
4. Inclure l’éducation citoyenne contre la haine dans les programmes scolaires.
5. Créer un Observatoire national de la cohésion sociale, chargé de la veille, de l’alerte et de la proposition de solutions.
Le journalisme de paix en action
Parmi les interventions marquantes, Patrick, expert en communication a exposé les fondements du journalisme de paix, une approche qui valorise la prévention des conflits, la réconciliation et la résilience communautaire :
Face à un contexte mondial marqué par les tensions et les conflits, le club Lyon pour la promotion de droit de l’homme, d’éducation, gestion de conflit et crise lance un appel pressant pour un journalisme de paix et de cohésion nationale. Nous exhortons les acteurs médiatiques à une révolution éthique, pédagogique et citoyenne », a déclaré patrick Kashiba, président général du Lyon Club qui intervenait en marge de la Journée internationale de lutte contre les discours de haine, célébrée le 18 juin de chaque année.
« Le journaliste de paix est celui qui informe avec responsabilité, éclaire avec discernement et agit avec courage. »
Un appel à l’engagement collectif
Au terme de cette formation, la MONUSCO et l’UNESCO ont réaffirmé leur soutien indéfectible aux journalistes congolais pour qu’ils deviennent des acteurs du changement, des gardiens de l’unité nationale et des voix de la réconciliation.
« Ce renforcement des capacités n’est pas un événement ponctuel. C’est un appel à un engagement durable, à une coalition morale des médias contre la haine, la division et les manipulations numériques. »
La Journée internationale de lutte contre les discours de haine devient ainsi un catalyseur d’initiatives concrètes pour bâtir une République solidaire, tolérante et résolument tournée vers la paix.
Repartis en 5 groupes de travail, les participants ont merveilleusement procédé à des sisimulations relatives aux conseils de rédaction et à la production d’émissions spéciales. Les travaux se clôturent le jeudi 19 juin 2025.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema Amizia
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