Décès du Professeur Matthieu Kalele : la RDC perd une conscience critique, sociologue de renom et figure historique de l’opposition pacifique.

Kinshasa, 5 mai 2025 (New-messager-de-la-paix.net)- Le professeur Matthieu Kalele, sociologue et ancien ministre, est décédé le 4 mai 2025. Figure emblématique de l’opposition congolaise et défenseur d’une paix sans armes, il laisse un vide immense dans le monde scientifique et politique.

Le rideau est tombé sur l’une des plus grandes figures intellectuelles et politiques de la République Démocratique du Congo. Le professeur Matthieu Kalele Ka-Bila, sociologue de formation, homme politique d’une droiture rare, est décédé ce dimanche, plongeant la communauté scientifique, académique et politique dans une profonde tristesse.

Ancien vice-ministre de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel, ancien vice-ministre des Mines pendant la transition, le professeur Kalele fut surtout un pilier de la Faculté de Sociologie de l’Université de Lubumbashi, qu’il a contribué à relever avec courage et vision.

Il y a formé des générations entières de chercheurs, de cadres et de penseurs congolais, dont plusieurs sont aujourd’hui aux commandes de secteurs clés du pays.

Mais au-delà de sa contribution académique, Matthieu Kalele fut une conscience nationale engagée, un opposant farouche à toutes les dictatures, de Mobutu à Félix Tshisekedi, en passant par les Kabila.

Très jeune, il se rallie à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) d’Étienne Tshisekedi, dont il partagea les idéaux de lutte pacifique pour un État de droit.

Arrêté sous le régime de Laurent-Désiré Kabila, il connaîtra la prison de Buluwo aux côtés de figures de la résistance intellectuelle comme Arthur Zaidi Ngoma et Joseph Olenghankoy.

Plus tard, il rejoindra Martin Fayulu au sein de la plateforme Lamuka, convaincu que seule une opposition démocratique, ferme mais non-violente, peut redresser le pays.

Son engagement n’a jamais cédé aux sirènes de l’insurrection. Partisan d’un Congo réconcilié, juste et instruit, il rejetait l’opposition armée, appelant toujours à une solution politique aux crises récurrentes qui secouent le pays depuis plus de 30 ans.

Sa mort survient à un moment critique, où la RDC a plus que jamais besoin de ses intelligences nationales, de ses penseurs lucides, de ses bâtisseurs de paix.

En ce temps d’incertitudes, où les conflits armés s’enlisent et les solutions semblent se faire rares, le départ du professeur Kalele est une perte stratégique pour la nation.

Des hommages unanimes affluent de partout : anciens étudiants, collègues, figures politiques, institutions universitaires et citoyens congolais saluent la mémoire d’un homme intègre, humble, rigoureux, et profondément enraciné dans la vision d’un Congo meilleur.

« Nous avons perdu une bibliothèque vivante, un patriote sans compromission, un sociologue dont la parole pesait », a réagi l’un de ses anciens assistants.

La date des obsèques sera communiquée ultérieurement par la famille, mais déjà, la République lui rend hommage.

À sa famille, à ses proches, à l’Université de Lubumbashi et à toute la communauté des chercheurs, nous adressons nos condoléances les plus attristées.

New-messager-de-la-paix.ne

Partagez l'article via

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *