kinshasa, 26 Mars 2025- Le monde du théâtre congolais est en deuil.
La comédienne Bolingo, alias « Boli », figure emblématique du groupe théâtral Salongo et du rire populaire des années 80, 90 et 2000, nous a quittés ce lundi 24 mars. Elle a succombé à une longue maladie au Maroc, laissant derrière elle une empreinte indélébile dans le cœur des mélomanes et de tous ceux qui ont vécu les heures joyeuses de son art.
Derrière le nom de Bolingo se cachait Odia, une artiste talentueuse, passionnée et engagée qui avait conquis les cœurs des Congolais par ses performances à la télévision, notamment à l’époque de Télé-Zaïre. Bien que la comédienne ait vécu ses derniers mois dans la solitude, à sa résidence dans la commune de Ngaliema, sans accès aux soins appropriés, elle a toujours marqué l’histoire du théâtre congolais par son immense talent. C’est au Maroc qu’elle a trouvé la paix après plusieurs mois de lutte contre la maladie.
Bolingo a été une des figures de proue du groupe Salongo, ce collectif théâtral légendaire fondé par le regretté Tshitenge Nsana. Aux côtés de talents comme Mopepe, Ebale Mondial, Mindondo, Odia dite Mama Shako, Kweddy, Shaba, Kokodioko et bien d’autres, Bolingo a fait briller le théâtre congolais. Ensemble, ils ont offert aux Congolais des heures de divertissement et de rire dans des pièces populaires qui ont marqué les esprits de toute une nation.
À travers le genre artistique du « Maboke », elle a incarné une époque et une époque joyeuse, vibrante, où l’art populaire avait une place de choix dans le quotidien des Kinois et de nombreux Congolais.
L’actrice restera dans les mémoires pour sa coiffure unique, caractéristique de son style punk de l’époque, ainsi que son charisme et son engagement sans faille envers son art. Bolingo fait désormais partie de cette génération d’artistes qui ont fait vibrer la culture congolaise sous le règne de Mobutu, une époque où le théâtre, la musique et les arts populaires ont offert au peuple des instants de joie pure et de convivialité.
Mais la disparition de Bolingo marque aussi une perte douloureuse pour une génération d’artistes qui, aujourd’hui encore, sont restés dans l’ombre, oubliés par les autorités publiques, mais toujours vivants dans le cœur de leurs fans. Les années ont passé, mais leurs œuvres demeurent immortelles.
Adieu, Bolingo, tu rejoins tes anciens compagnons du groupe Salongo. La mémoire de ton talent et de ton engagement dans le théâtre populaire vivra à jamais dans les esprits et les cœurs de tous ceux qui ont eu la chance de te voir briller sur scène. Que ton âme repose en paix.
New-messager-de-la-paix.net/Anne Raissa Kangamotema
