La section provinciale de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC/Kikwit) a réuni ce samedi 11 janvier 2025, les responsables des médias locaux, y compris les chaînes YouTube, la presse en ligne et les correspondants des journaux paraissant à Kinshasa, afin de leur fournir des outils pour l’identification des journalistes professionnels.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des résolutions adoptées lors du dernier congrès de l’UNPC tenu au centre Nganda, axé sur la salubrité médiatique.
Un diagnostic clair sur les défis des médias à Kikwit
La réunion, organisée dans la salle de la radio Muwinda, a permis aux doyens de la presse locale d’exprimer leurs préoccupations sur la situation actuelle du secteur médiatique.
Charles Kabongo Kolela, responsable de l’Agence Congolaise de Presse (ACP) à Kikwit, a souligné les dérives constatées dans l’exercice du journalisme.
« Le paysage médiatique évolue avec l’arrivée des nouveaux médias télévisés, des chaînes YouTube et des radios en ligne. Cependant, un manque d’encadrement, de formation et de respect des codes éthiques et déontologiques nuit gravement à notre profession », a-t-il déclaré.
Valère Odio Onsong N’sang, journaliste pionnier de la radio diocésaine Tomisa, a enrichi les discussions en revenant aux origines du mot « journalisme » et à sa mission essentielle : « Informer quotidiennement avec honnêteté, amour et prudence ».
Il a rappelé que la presse est un métier exigeant qui doit s’exercer dans le respect des principes fondamentaux et des normes éthiques.
Les résolutions du congrès pour redresser le Secteur
Babylon Kawanda Bakilan Lemey-bar Nkorabishen, délégué de Kikwit au dernier congrès de l’UNPC, a présenté un résumé des travaux et recommandations de cette assemblée nationale.
Le président de l’UNPC/Kikwit, Fabien Kambinzi Gifwa, a, quant à lui, dressé un tableau sombre de la situation actuelle :
« Clientélisme, atteinte à la vie privée, intrusion dans la dignité des citoyens, et une presse divisée par des intérêts politiciens et financiers. »
Il a également dénoncé les pratiques de certains médias locaux transformés en « caisses de résonance » pour des politiciens en échange de faveurs financières.
« Nous avons atteint un niveau alarmant où les valeurs fondamentales de notre métier sont remplacées par des intérêts égoïstes« , a-t-il regretté.
Vers une presse responsable et Assainie à Kikwit
Fabien Kambinzi a annoncé des mesures fermes pour assainir le secteur médiatique. Désormais, tout dérapage sera sanctionné :
* Les journalistes professionnels seront traduits devant la commission de discipline de l’UNPC.
* Les individus exerçant illégalement la profession seront poursuivis devant les juridictions compétentes.
« Il est temps de redorer le blason de ce noble métier en respectant les règles éthiques et déontologiques. L’heure n’est plus à la complaisance », a-t-il exhorté.
Outils d’identification et engagement des responsables des médias
Pour concrétiser ces résolutions, des fiches d’identification ont été distribuées aux responsables des médias présents. Ces fiches doivent être complétées et retournées dans un délai de cinq jours au jardin de la radio Tomisa.
L’objectif de cette initiative est de garantir que seuls les professionnels qualifiés exercent dans le domaine, mettant ainsi fin aux pratiques abusives.
Avec cette action, l’UNPC/Kikwit souhaite instaurer une presse responsable et crédible, capable de jouer pleinement son rôle dans l’éveil et la transformation positive de la société.
L’initiative de l’UNPC/Kikwit marque un tournant décisif pour le journalisme dans la région. En dotant les médias locaux d’outils pour identifier les professionnels et en imposant des sanctions pour les dérives, elle ouvre la voie à une presse plus éthique, responsable et respectée.
New-messager-de-la-paix.net/Albert Mafolo
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