Le marché Somba Zigida et des avenues environnants le marchécentral, situés au cœur de Kinshasa, offrent à l’occasion de chaque un spectacle désolant. Ces lieux autrefois réputés pour leur commerce d’épices en gros et autres, sont désormais associés à l’insalubrité, boues et flaques d’eau stagnantes.
Une situation qui transforme le quotidien des vendeurs et acheteurs en un véritable parcours du combattant.
Des marchés engloutis par la saleté et l’abandon
Nichés dans les communes de Kinshasa et Barumbu , ces lieux de négoce se sont métamorphosés en bourbiers impraticables.
La pluie, ajoutée à l’accumulation de déchets plastiques et de boues, empire une situation déjà critique. Les odeurs nauséabondes qui émanent des eaux stagnantes attirent mouches et cafards, créant un environnement propice aux maladies.
« Nous pataugeons dans cette boue comme si nous étions dans un supermarché », ironise un commerçant, exaspéré par l’état des lieux.
Des bottes en caoutchouc Une nécessité, un commerce opportuniste
Face à ces conditions, bottes en caoutchouc et autres équipements imperméables sont devenus indispensables pour circuler dans le chaos ambiant.
Ceux qui ne possèdent pas de bottes sont contraints d’en louer à des commerçants improvisés pour un prix allant de 1 000 à 2 000 Francs congolais.
La location se fait sous caution, les clients devant laisser leurs chaussures en gage. Cependant, ce commerce comporte des risques : certains clients malhonnêtes échangent leurs vieilles sandales contre les bottes, causant des pertes significatives pour les loueurs.
« Une botte neuve coûte environ 18 000 FC. Quand on nous vole, c’est une vraie perte », déplore Alain, un jeune loueur.
Un danger sanitaire et alimentaire permanent
L’insalubrité ambiante n’épargne pas les denrées alimentaires. Fruits, légumes et autres produits destinés à la consommation sont exposés à même la boue. Les vendeurs, malgré leurs efforts pour s’adapter, n’ont d’autre choix que de continuer leur activité dans ces conditions déplorables.
« Nous devons vendre ici pour nourrir nos familles », confie une vendeuse de tomates.
Les consommateurs, eux aussi, prennent des risques en fréquentant ces marchés, où les infections et maladies peuvent facilement se propager.
Des taxes d’assainissement sans résultats concrets
Bien que des taxes d’assainissement soient prélevées quotidiennement auprès des commerçants, aucune amélioration notable n’est visible. Les promesses de modernisation du marché, faites depuis plus de huit ans, demeurent sans suite.
Pour beaucoup, cette situation reflète un abandon total des autorités locales. En attendant un changement, les Kinois tentent de tirer parti de cette situation : certains offrent des services de nettoyage de chaussures boueuses pour 500 FC, témoignant de l’esprit débrouillard qui caractérise la capitale.
Un appel urgent à l’amélioration
Le marché Somba Zigida surtout, jadis un lieu emblématique du commerce, est aujourd’hui un symbole de désolation et de négligence. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour restaurer sa propreté et offrir un cadre digne aux vendeurs et acheteurs.
Kinshasa mérite des marchés modernes et assainis, loin des flaques d’eau stagnantes et des montagnes de boue qui ternissent son image.
Les autorités doivent honorer leurs engagements pour redonner vie à ces espaces vitaux pour l’économie locale.
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