La paix et la cohésion sociale dans la zone du conflit Mobondo au centre d’un atelier à Caritas-Kinshasa les 17 et 18 mars 2025.

Kinshasa, 17-18 mars 2025 (new-messager-de-la-paix.net) – La salle Isidore Bakanja de la Caritas Congo à Kinshasa accueille, du 17 au 18 mars 2025, un atelier de réflexion sur la paix et la cohésion sociale organisé par la Commission diocésaine Justice et Paix de Kikwit (CDJP Kikwit) et modéré par l’abbé Guy Masieta,  Secrétaire de la commission Épiscopale de la Communication Sociale.

Placé sous la présidence de Mgr Timothée Bodika, Évêque de Kikwit, cet événement réunit des personnalités influentes, dont Mgr Crispin Kimbeni, Évêque de Kisantu, qui a ouvert les travaux par une prière, ainsi que plusieurs notabilités des communautés affectées par le conflit Mobondo.

Soutenu par Christian Aid, cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui à la cohésion sociale des communautés Yaka et Teke, visant à restaurer une paix durable dans les provinces du Mai-Ndombe, Kwilu, Kwango et certaines zones de Kinshasa.

Un engagement fort pour la paix et la cohésion sociale

Selon monsieur Arsene NDONGO, Directeur de la Commission diocésaine justice et Paix de Kikwit qui a circonscrit le contexte des travaux , l’atelier, qui réunit 45 participants, mobilise notamment : les gouverneurs des provinces concernées, des représentants des confessions religieuses, Les chefs coutumiers des communautés Teke et Yaka, Les responsables de la sécurité et de la société civile.

Son objectif principal, a t il précisé,   est de sensibiliser les bailleurs de fonds et les acteurs humanitaires sur cette crise méconnue, souvent reléguée au second plan par le conflit à l’Est de la RDC.

Les discussions visent également à interpeller les autorités congolaises et les leaders communautaires sur l’urgence d’une solution durable. Par ailleurs, cet atelier entend mobiliser des financements pour une réponse humanitaire adéquate et un programme de réhabilitation des zones affectées.

Conflit Mobondo : Une crise humanitaire et sécuritaire majeure

Depuis juin 2022, un violent conflit foncier oppose les communautés Teke et Yaka dans le territoire de Kwamouth, en République Démocratique du Congo. Ce litige, portant sur les redevances coutumières sur la terre, a dégénéré en affrontements meurtriers, causant plus de 300 morts et forçant des milliers de familles à fuir leurs villages.

La crise s’est intensifiée avec l’émergence de la milice Mobondo, formée principalement par des membres de la communauté Yaka et soutenue par d’autres groupes ethniques.

Armés de fusils de chasse et d’armes blanches, ces combattants ont affronté l’armée régulière, entraînant une insécurité persistante et d’importants déplacements de population vers des zones plus sûres comme Bandundu-ville, Kenge, Kikwit et Popokabaka.

Ce conflit a plongé la région dans une grave crise humanitaire, caractérisée par : La destruction des moyens de subsistance, L’augmentation des violences basées sur le genre, Un accès limité aux services essentiels, tels que la santé et l’éducation.

Un atelier axé sur des solutions durables

Face à cette urgence humanitaire et sécuritaire, la CDJP Kikwit veut poser les bases d’un dialogue inclusif et d’un plan d’action concret, a noté le Directeur Arsene Ndongo. L’atelier, dit-il, s’articule autour de trois piliers fondamentaux :

1. Collaboration verticale : Élaboration d’un contrat social entre les communautés locales et les autorités pour assurer une gouvernance inclusive.

2. Collaboration horizontale : Renforcement de la cohésion sociale entre les populations affectées par le conflit.

3. Propositions de solutions durables : Définition de mécanismes concrets pour la paix, la réconciliation et la reconstruction des zones sinistrées.

Des interventions d’experts pour éclairer les discussions

L’atelier bénéficie de l’expertise de Sœur Marie Bernard et de Mgr Pierre Mumbambi, Président de l’Église du Christ au Congo (ECC) Bandundu, qui animent deux exposés respectivement sur les dynamiques des conflits et les processus de paix.

Un appel à l’engagement de tous

En rassemblant des acteurs clés – religieux, politiques, sécuritaires et communautaires – cette rencontre vise à identifier des solutions concertées et à accélérer les initiatives de pacification. L’implication des bailleurs de fonds et des humanitaires est essentielle pour répondre aux besoins urgents des populations et mettre en place un programme de réhabilitation efficace.

Cet atelier marque une étape cruciale dans la recherche d’une paix durable et d’une coexistence harmonieuse entre les communautés Teke et Yaka.

Le conflit Mobondo, souvent éclipsé par d’autres crises en RDC, nécessite une attention immédiate et des actions concrètes.

À travers cet atelier de réflexion, la CDJP Kikwit et ses partenaires posent un jalon important pour la réconciliation et la construction d’un avenir apaisé pour les populations du Mai-Ndombe, du Kwilu, du Kwango et de Kinshasa.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema

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