Le flambeau de Joseph-Albert Cardinal Malula 36 ans après sa mort: L’Église, sentinelle prophétique du Congo en crise.

Tribune devoir de mémoire de New-messager-de-la-paix.net Par Bertin Kangamotema Amizia 

Ce samedi 14 juin 2025, la République Démocratique du Congo commémore les 36 ans du décès du cardinal Joseph-Albert Malula, premier cardinal congolais, prophète en son temps et phare pour l’avenir. Alors que notre pays lutte encore pour se relever de décennies de crises politiques, économiques et sécuritaires, le souvenir de ce géant spirituel n’est pas un simple hommage du cœur ou de la mémoire. Il est un appel à la conscience. Un réveil du devoir prophétique de l’Église dans une nation en quête d’espérance.

Joseph-Albert Cardinal Malula : une voix dans la tempête postcoloniale

Nommé évêque dans les premières années de l’indépendance, Joseph-Albert Malula, le tout premier cardinal congolais s’impose très tôt comme une conscience lucide face à la désintégration du tissu national. En pleine période de sécessions, de violences et d’instabilité gouvernementale (1960–1965), sa voix s’élève pour rappeler aux Congolais la noblesse de leur dignité et le caractère sacré de l’unité nationale.

Son message du 30 mai 1965 après les massacres de Buta, ou encore son célèbre Te Deum du 19 décembre 1965, en présence du général Mobutu tout juste installé au pouvoir, résonne comme une dénonciation anticipée du pouvoir absolu et un plaidoyer inlassable pour la justice, la paix et la réconciliation. Malula n’était pas un opposant politique. Il était un veilleur, un éclaireur. Un guide moral.

De la Conscience africaine à l’initiative CENCO-ECC devant sceller un Pacte Social pour la Paix

Le cardinal Malula est aussi l’un des inspirateurs du Manifeste de la Conscience africaine, publié en 1956 par une élite catholique émergente, dans une dynamique de libération des peuples africains par l’éveil des consciences.

Ce texte fondamental affirmait la dignité intrinsèque de l’homme noir, rejetait le paternalisme colonial, et traçait la voie vers une société fondée sur l’égalité, la fraternité et la justice.

En cela, le Manifeste n’était pas qu’un texte politique : c’était une proclamation prophétique d’un Congo debout, libre et responsable.

Aujourd’hui, cette tradition de clairvoyance se perpétue à travers une initiative prophétique salutaire appelée à sceller entre congolais, un Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble, fruit d’une réflexion profondément murie et portée par la CENCO et l’ECC.

Cette initiative, loin d’être une simple intention, est un acte de foi dans la capacité du peuple congolais à surmonter ses divisions. Il appelle à un nouveau contrat moral, une renaissance du lien social fondé sur la vérité, le pardon, la justice et la participation citoyenne.

En somme, il incarne une actualisation contemporaine de la mission prophétique que Malula a léguée à l’Église.

Une Église qui n’est pas complice du silence

Dans un pays miné par l’insécurité persistante à l’Est, la pauvreté chronique, les violations des droits humains et les frustrations post-électorales, la tentation du repli, de la complicité silencieuse ou de la neutralité diplomatique est grande. Mais l’Église, fidèle à la ligne de Malula, refuse de pactiser avec l’injustice.

 » CENCO-ECC »  n’est ni un parti politique ni une ONG. Elle est une conscience collective, une vigie de la dignité humaine.

Elle est présente là où parfois et souvent, l’État échoue, là où le politique démissionne, là où les puissants se ferment aux cris du peuple.

Qu’il s’agisse des évêques qui alertent sur les conflits de l’Est, des pasteurs qui organisent des forums de réconciliation dans les territoires meurtris, ou des laïcs engagés dans l’éducation à la paix : l’Église demeure, contre vents et marées, la voix des sans-voix.

L’urgence d’un nouveau courage prophétique

À quoi bon célébrer Malula si c’est pour enterrer son message dans des cérémonies protocolaires ?

L’heure n’est pas aux commémorations figées, mais à la relève spirituelle et prophétique. Le Congo n’a jamais eu autant besoin de femmes et d’hommes d’Église capables de parler vrai, d’interpeller sans peur, de bâtir des ponts entre les communautés et de redonner sens au vivre-ensemble.

Car la mission prophétique ne consiste pas à prédire l’avenir. Elle consiste à dire la vérité aujourd’hui, ici et maintenant, dans un langage que le peuple comprend, avec le courage de ceux qui n’attendent rien en retour.

Conclusion : Héritiers d’un flambeau encore brûlant

Trente-six ans après la mort du cardinal Malula, l’Église congolaise ne peut se contenter de garder sa mémoire. Elle doit porter son flambeau, l’élever plus haut, et marcher à la rencontre du peuple avec les mêmes exigences d’éthique, de justice et de paix.

L’initiative CENCO-ECC devant sceller un Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les grands lacs en est une étape décisive. Mais la route est encore longue.

L’Église doit rester une institution de vérité dans un monde de manipulation, une voix d’espérance dans une société de résignation, un refuge pour les pauvres dans un pays de tant de violences et de pillages.

Le prophète Malula nous a montré le chemin. À nous de le suivre.

« L’Église n’est pas la chapelle des puissants, elle est la maison du peuple », disait en substance le Joseph Albert Cardinal Malula. Cette parole, aujourd’hui plus que jamais, doit redevenir notre boussole.

Bertin Kangamotema Amizia

 

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