Kinshasa, 2 mai 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)-
Dans un engagement sans équivoque, les autorités coutumières de la République démocratique du Congo (RDC), ont exprimé ce vendredi 2 mai 2025 dans la grande salle du Centre Interdiocésain de la Gombe, leur soutien total à l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble, portée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), en présence de Mgr Donatien Nshole et du Révérend Éric Nsenga, respectivement Secrétaire Général de la CENCO et de l’ECC.
Un engagement enraciné dans la Constitution et la tradition
« Si on parle de paix, on parle d’abord de l’autorité coutumière », a déclaré M. Fumu Difima, représentant des autorités traditionnelles. Reconnu par l’article 207 de la Constitution congolaise et détenteur de la loi 15/025 du 25 août 2015, le chef coutumier incarne la paix, la cohésion et le développement à la base.
Pour lui, la RDC est un ensemble de clans, chacun lié à sa terre ancestrale sous la garantie de l’autorité coutumière. Ce lien profond avec le territoire et les communautés donne aux chefs traditionnels une légitimité incontournable dans toute initiative de paix.
Une initiative saluée et appropriée par les chefs traditionnels
Parlant au nom de ses pairs, Fumu Difima a traduit l’ enthousiasme des chefs coutumiers vis-à-vis de la démarche inclusive de la CENCO et de l’ECC, du fait surtout de la considération manifestée par les prélats catholiques et protestants qui ont pris soin de consulter les autorités coutumières en amont.
« C’est une joie partagée par tous les chefs coutumiers, présents et absents », a-t-il affirmé, tout en soulignant le rôle crucial que doivent jouer ces leaders dans la sensibilisation de leurs bases au bien-fondé de cette initiative de dialogue national.
Il a également exprimé sa reconnaissance au président Félix Tshisekedi pour son accompagnement et son appui déclaré lors de l’ audience leur accordée, jugeant l’initiative de louable.
Un cri d’alarme pour mettre fin aux souffrances du peuple congolais
Dans un langage imagé emprunté à la sagesse kongo, Fumu Difima a comparé le processus de paix à la préparation du manioc :
« Il faut enlever tout ce qui, de l’intérieur, du manioc peut bloquer la digestion. »
Pour lui, il est temps de se débarrasser des blocages politiques, économiques et institutionnels qui empêchent la RDC de jouir pleinement de ses richesses et de sa place stratégique comme socle du développement africain.
« Tout le monde veut la paix, tout le monde veut un dialogue inclusif, tout le monde veut en finir une bonne fois pour toutes », a-t-il affirmé
Les chefs coutumiers mobilisés pour l’avenir de la RDC
Face aux défis multiformes – conflits armés, litiges fonciers, destructions environnementales – les chefs coutumiers appellent à une solution définitive.
« Nous ne pouvons plus accepter les morts au quotidien ni la destruction continue de nos terres », a martelé Fumu Difima.
Il a également salué l’appel du Pape François lors de sa visite historique en RDC en février 2023, demandant à la communauté internationale de « retirer ses mains de l’Afrique ». Une interpellation devenue, selon lui, le socle spirituel et moral du Pacte Social.
Les assurances des initiateurs du Pacte Social
Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, et le Révérend Éric Nsenga, Secrétaire général de l’ECC, ont réaffirmé la place centrale des chefs coutumiers dans ce processus.
Ils les ont consultés aussitôt après leur audience avec le chef de l’État, témoignant du profond respect des Églises pour ces piliers de la société congolaise.
« Ce dialogue préconisé à travers l’initiative CENCO-ECC n’est pas un tribunal, mais un cadre de cohésion, de paix et de bien-vivre ensemble », a souligné Mgr Nshole, appelant à la mobilisation des autorités traditionnelles pour assurer le succès de cette démarche.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema
