Echange entre le Président Tshisekedi et l’opposant français Mélenchon
Le Rwanda a été appelé à abandonner des visées expansionnistes contre la République démocratique du Congo (RDC), lors de l’entretien jeudi à Kinshasa, entre le Chef de l’Etat congolais et le leader de la ‘‘France insoumise’’, a appris l’ACP de source présidentielle.
« Nous souhaitons que le Rwanda abandonne ses visées expansionnistes qu’on a entendu prononcées le Président Kagame », a déclaré Jean-Luc Mélenchon qui a dénoncé la reprise des activités militaires de l’agresseur au moment où la RDC organise ses élections.
« J’ai voulu réaffirmer la fraternité qui est la nôtre à l’égard du peuple congolais dans un moment où nous savons qu’il rencontre une difficulté qui est totalement importée et dans laquelle il n’a aucune responsabilité puisque pour sa part, il a respecté tous les engagements de cessez-le-feu », a indiqué l’homme politique français à l’issue de l’audience que lui a accordée le président Félix Tshisekedi.
C’est dans ce contexte que Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel au respect des engagements pris par les uns et les autres à travers les différents processus de paix. « Nous souhaitons que l’on revienne le plus vite possible au cessez-le-feu et au respect des accords qui avaient prévalus », a-t-il souligné.
Jean-Luc Mélenchon était accompagné de quelques parlementaires français, auteurs d’une proposition visant à pousser la France à condamner l’agression rwandaise en RDC.
« Ces députés sont signataires d’une proposition devant le Parlement français, qui condamne les intrusions et les exactions faites par le Rwanda en RDC. (…) Ils ont l’intention, dès leur retour en France, de reprendre leurs interventions pour que leur proposition soit présentée devant l’Assemblée nationale française », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « J’attends que la condamnation de la France, par la résolution que présente mes collègues, fasse ressaisir le Rwanda ».
Dans cette délégation parlementaire, constituée des membres de la commission des Affaires étrangères, on a noté la présence du député Carlos Bilongo, d’origine congolaise.
Lors d’un briefing animé lundi dernier par le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, le Gouvernement congolais a affirmé détenir « des preuves irréfutables » de l’agression rwandaise dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays, et appelé à des actions internationales urgentes.
Des images de drones de surveillance montrant clairement le déploiement des forces armées rwandaises dans le groupement de Tongo, en territoire de Rutshuru, en soutien aux terroristes du M23 ont été diffusées à cette occasion.
« Ces images révèlent une nouvelle incursion de l’armée rwandaise en renfort aux terroristes du M23, prouvant leur implication directe dans le conflit en cours dans le Nord-Kivu », avait dit le porte-parole du Gouvernement.
Une volonté délibérée du Rwanda de perturber les élections en RDC
Par ailleurs, Jean-Luc Mélenchon a fustigé la volonté délibérée affichée par le Rwanda de perturber les échéances électorales en RDC.
« On voit bien que c’est une volonté délibérée de perturber le mécanisme du fonctionnement de la démocratie et ce n’est qu’une manière de prolonger la remise en cause de sa souveraineté, parce que la souveraineté d’une nation s’exprime par les élections », a soutenu le leader du mouvement ‘‘La France insoumise’’.
«La RDC aspire à la paix et à organiser ses élections comme il l’entend. (…) Son voisin rwandais cherche à déstabiliser le processus électoral qui commence », a-t-il ajouté après une heure d’entretien avec le Président congolais.
ACP.CD / New MESSAGER DE LA PAIX