Meridjo, de son vrai nom Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, est une figure emblématique de la musique congolaise.
Né en 1952 à Kinshasa, il s’est imposé sur la scène musicale grâce à son talent exceptionnel de batteur et ses œuvres intemporelles. L’une de ses chansons les plus marquantes est sans doute « Kwiti kwiti », sortie en décembre 1979.
Ce morceau, publié sous les auspices des éditions Maillot Jaune en format 45 tours (référencé PAR 153), a connu un succès fulgurant et reste gravé dans la mémoire collective.
Né Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, Meridjo (Mary Jo) est son nom de scène. Meridjo provient de son prénom Jean-Marie traduit en Anglais.
Il est le fils ainé d’un ingénieur mécanicien de l’ONATRA, originaire de Mangai dans le territoire d’idiofa, province de Bandundu. Un fan de Mary Jo originaire de Mangai a rapporté à New-messager-de-la-paix.net ce qui suit: » J’ai toujours en mémoire le cimetière où l’on avait inhumé le corps de son défunt père. Lorsque j’étudiais au Collège St Pierre d’Ipamu, je traversais ce cimetière à chaque rentrée scolaire et à mon retour pour les vacances ».
Jean-Marie fit ses études primaires à l’école Saint Jean Berkmanns au Camp Citho, l’actuel Camp Kauka pour ceux qui connaissent bien la ville de Kinshasa.
Il devint membre de Xavérie, un mouvement culturel qui se chargeait de la formation et de l’épanouissement des jeunes.
Ce mouvement d’encadrement des jeunes ainsi que le Scoutisme étaient sous l’égide des prêtres catholiques. Jean-Marie jouait de la percussion lors de soirées culturelles organisées par le Xavérie et il jouait en même temps au Basket dans l’équipe de l’ONATRA.
Ses débuts en musique comme batteur
Après ses études secondaires, son père l’envoie s’inscrire à l’institut des Techniques Appliquées en sigle ISTA pour prendre sa place en cas de retraite.
Après quelques mois de fréquentation, il abandonne tout pour se consacrer à la musique. Il est attiré par le Zaiko Langa Langa qui tient ses séances de répétitions à l’Hôtel Azur situé à quelques mètres de chez lui.
Il intègre le groupe Zaiko Langa Langa comme batteur à l’âge de 18 ans, c’est-à-dire en 1971 comme batteur. A cette époque Bimi Ombale le drumeur de l’orchestre.
Lorsque Bimi Ombale monte à l’attaque chant, Meridjo deviendra sous la bénédiction de DV Moanda, le fondateur de Zaiko Langa Langa le drumeur attitré du groupe. Meridjo va s’employer à changer l’histoire de la musique congolaise.
Un vrai basketteur puisqu’il jouait au basket club Onatra dans la commune de Kalamu.
Un surnom sera collé à sa personne « Machine ya Kauka » pour avoir su reproduire le son des roues du train. Toute l’Afrique va se l’approprier et, ce courant va même influencer la musique antillaise.
Le contexte de « Kwiti kwiti »
« Kwiti kwiti » est la deuxième chanson de Meridjo au sein du groupe Zaïko Langa Langa. Ce titre révèle une histoire poignante d’amour et de déception.
Le protagoniste, un jeune homme épris d’une jeune fille frivole, découvre que cette dernière est enceinte d’un autre homme. La rumeur circule que le jeune homme en serait le père, mais lorsqu’il se tourne vers les parents de la jeune fille, il ne reçoit aucun soutien. Plongé dans une profonde tristesse, il sombre dans l’ivresse, d’où le terme « Kwiti kwiti ».
Le message de la chanson
Malgré sa peine, le jeune homme prodigue des conseils avisés à sa bien-aimée.
Il lui dit : « Oh di e zalaka ekenge na mokili yango, baleki nzela tango balekaka sima te », ce qui signifie : « Il y a des hommes qui sont comme des pèlerins quand ils sortent avec toi, ils ne sont que de passage. La relation ne peut pas durer. Sois prudente dans ce monde ».
Plus loin, Meridjo chante : « Bolingo elingaka te okosa mama, chérie oyokisi ngai soni, tala ngai nakomi kwiti kwiti mama. bolingo omemi nde ngambo », autrement dit : « L’amour ne supporte pas le mensonge, chérie tu m’as couvert de honte, tu m’as mis dans un état d’ivresse continue, l’amour tu en es le principal coupable ».
La structure musicale de « Kwiti kwiti »
« Kwiti kwiti » est une œuvre riche et complexe, subdivisée en trois parties distinctes. La chanson débute par les intonations de la guitare rythmique d’Enoch Zamuangana.
La batterie de Meridjo laisse place à la guitare solo de Zéphyrin Matima et à la basse de Mwaka Mbeka, alias Oncle Bapius, avant que ne résonne le chœur polyphonique constitué de Nyoka Longo, Evoloko Joker, Likinga Redo et Mbuta Shekedan.
La première partie est un chant polyphonique, la deuxième un chant responsorial, et la troisième une animation dynamique avec des cris : « Baka cent, baka deux cents » et la danse Disco.
Meridjo, le créateur du rythme « Cavacha »
Meridjo a intégré le groupe Zaïko Langa Langa en 1971, où il a acquis une renommée considérable.
Il est également reconnu pour avoir créé le rythme « Cavacha », inspiré des sons des roues de wagon du train quittant Brazzaville pour Pointe-Noire.
Ce rythme est devenu l’identité de Zaïko Langa Langa et a influencé de nombreux ensembles musicaux en Afrique et ailleurs.
L’héritage de Meridjo
Meridjo est décédé le jeudi 27 août 2020 au Centre hospitalier universitaire de Liège, en Belgique, et repose désormais à la nécropole de N’Sélé, à Kinshasa.
Son héritage perdure à travers ses chansons à succès, qui continuent de résonner dans les cœurs et les esprits. « Kwiti kwiti » demeure un témoignage poignant de son talent et de son influence sur la musique congolaise.
Meridjo, avec son œuvre « Kwiti kwiti », a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique congolaise.
Son talent de batteur et son sens artistique ont permis à ses chansons de traverser les générations, rappelant à tous l’importance de l’amour, de la prudence et de la résilience face aux épreuves de la vie.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema
( Tiré de PAGES Afrik)
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