Kinshasa, 28 juin 2025 – Le Centre interdiocésain a abrité ce samedi une conférence de presse conjointe marquant une étape capitale de l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble. À cette occasion, le Révérend Éric Nsenga, Secrétaire général de l’Église du Christ au Congo (ECC), a dévoilé le rapport d’information sur la phase préliminaire du processus, avant que Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), ne lance un appel solennel à l’intelligentsia congolaise.
Un rapport stratégique révélateur présenté par l’ECC
Devant un parterre des journalistes le Rév. Éric Nsenga, Secrétaire général de l’ECC a exposé les résultats d’une large consultation menée à travers le pays et au niveau international contenu dans le rapport d’information sur l’étape préliminaire de l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs.
Cette étape a permis de recueillir les points de vue de toutes les parties prenantes à la crise sécuritaire, politique et humanitaire.
Ainsi, a t il précisé , qu’en RDC, la délégation a recueilli les avis notamment du Président de la République en primeur, des institutions parlementaires, des confessions religieuses, des partis politiques (majorité et opposition armée et non armée, des organisations de la société civile, ainsi que des communautés affectées par les violences armées.
À l’international : plusieurs Chefs d’État (Rwanda, Kenya, Ouganda, Congo-Brazzaville, Angola, France), des diplomates (UE, USA, Belgique, Qatar, Royaume-Uni, Togo), le Secrétaire général de l’ONU et diverses organisations internationales.
Tous ont reconnu la pertinence et la neutralité de cette initiative portée par les deux grandes familles religieuses, qui s’appuie notamment sur la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU et l’article 63 de la Constitution congolaise comme fondements juridiques.
Par ailleurs, les efforts diplomatiques de la délégation conjointe CENCO-ECC ont abouti à l’adoption de la résolution RC-B10-0211/2025 du Parlement européen, qui salue la démarche des Églises comme une contribution crédible à la paix et à la stabilité régionales.
Trois défis majeurs à surmonter
* Le rapport présenté souligne néanmoins plusieurs obstacles critiques :
1. Une méconnaissance généralisée du Pacte dans l’opinion publique, alimentant les malentendus ;
2. L’insécurité persistante dans certaines régions et au sein de la diaspora ;
3. Un manque de financement, alors que l’entièreté des coûts repose encore sur la CENCO et l’ECC (missions, secrétariat technique, outils numériques, etc.).
D’autres risques géostratégiques sont à surveiller : prolifération des armes, tensions sur les minerais critiques, accords bilatéraux opaques, et problématiques liées aux déplacés internes.
L’appel à l’intelligentsia lancé par la CENCO
Prenant la parole à la suite du Rév. Nsenga, Mgr Donatien Nshole a lancé un appel historique à l’intelligentsia congolaise, en RDC et dans la diaspora, l’invitant à participer à l’élaboration des Feuilles de Route Pratiques pour le Redressement Global Accéléré du Congo (FRP-RGAC).
« Le sort de toute vie humaine en société dépend d’abord et avant tout de la qualité de son intelligentsia nationale », a-t-il affirmé.
Ce réveil des compétences vise à réconcilier le savoir scientifique et l’action politique, afin de bâtir un socle intellectuel pour une paix durable et une gouvernance éclairée.
Vers un Dialogue national et une production scientifique collective
Les Églises exhortent le Président de la République à initier un Dialogue national inclusif, juridiquement fondé sur la Résolution 2773 et l’article 63 de la Constitution. Ce dialogue devra réunir toutes les composantes de la Nation pour coécrire un Pacte enraciné dans les réalités et les aspirations du peuple congolais.
Les Feuilles de Route Pratiques (FRP-RGAC) à produire seront structurées autour de six axes prioritaires :
1. Gouvernance éthique et éducation civique
2. Infrastructures et services de base
3. Santé, enseignement, emploi
4. Défense, sécurité, cohésion sociale
5. Économie, industries, finances
6. Environnement, culture, innovation technologique
Chaque contribution attendue devra comporter :
* Une analyse des causes profondes des crises sectorielles ;
* Des propositions concrètes et localement adaptées ;
* Un calendrier réaliste de mise en œuvre.
Procédure d’appel à contributions scientifiques
Le Secrétariat technique du Pacte Social lancera un appel à candidatures structuré, avec :
* Sélection par commissions thématiques ;
* Validation par un comité pluraliste incluant société civile et milieux académiques ;
* Signature d’un code de conduite garantissant l’éthique et l’engagement.
Les experts devront soumettre :
* Un CV résumé ;
* Une note motivée ;
* Une déclaration d’engagement pour figurer dans l’annuaire des experts ;
* Des publications ou preuves d’expérience (facultatives mais conseillées).
Une heure de vérité pour l’intelligentsia congolaise
« Le Congo que nous devons construire ensemble exige des postures expertes, intègres et techniques », a conclu Mgr Nshole.
Faites entendre votre voix. Rejoignez les Ateliers Citoyens de la Nation. Le salut du Congo est entre vos mains, a déclaré Mgr Nshole.
Refonder le pays par le savoir et l’éthique
Le message est clair : la paix ne se décrète pas, elle se construit par la pensée, la compétence et l’action collective. L’initiative du Pacte Social n’est pas seulement un appel moral, c’est une méthodologie rigoureuse pour refonder le vivre-ensemble, portée par la foi, la raison et le devoir patriotique
New-messager-de-la-paix.net / Bertin Kangamotema Amizia
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