Kinshasa, 28 juin 2025 – À l’occasion d’une conférence de presse conjointe tenue au Centre interdiocésain de Kinshasa, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont présenté le rapport d’étape de l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC.
Devant une centaine des journalistes attentifs, les deux institutions ont exposé les résultats de leurs consultations et affirmé leur volonté d’avancer vers un dialogue national inclusif, tout en saluant l’accord signé à Washington comme un premier pas concret dans la dynamique régionale de résolution des conflits.
Une initiative prophétique, pas une concurrence
Prenant la parole en premier, le Révérend Éric Nsenga, Secrétaire général de l’ECC, a rappelé que le Pacte social n’est pas encore un document figé, mais bien une initiative en construction :
« Le Pacte n’existait pas encore. Le Pacte est une initiative. Donc, nous n’avons pas de postures préalables avant même les dialogues. C’est réellement une conclusion d’un agenda. Notre rôle, c’est d’avoir initié une réflexion préliminaire, politique et inclusive, pour que les fils du pays réfléchissent. »
Il a insisté sur la nécessité d’une volonté politique de tous les acteurs :
« Quand vous écoutez certaines postures, certaines négociations, qui sont en fait dans ces travaux de coulisses depuis des années, on sait que ça commence comme ça. Le travail des médiateurs, justement, c’est de voir comment concilier les vues, dégager des voies qui seront consensuellement raisonnables à cette table. »
Et d’ajouter, face aux critiques et incompréhensions autour de l’initiative :
« Cette initiative n’a pas vocation à créer de polémique. C’est une initiative pastorale et prophétique. Elle n’est pas là pour faire concurrence à d’autres initiatives. C’est une contribution des Églises, parce que nous insistons pour être des faiseurs de paix. »
Une dynamique régionale en cohérence avec l’initiative nationale
Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, a quant à lui souligné que l’initiative ecclésiale s’intègre dans une approche complémentaire des efforts régionaux et internationaux.
Il a salué l’accord signé récemment à Washington, qui formalise le dialogue entre le gouvernement congolais et des groupes armés :
« Nous avons vu successivement le président du Rwanda, du Kenya, du Congo-Brazzaville, de l’Ouganda, de l’Angola… Tous ces chefs d’État ont accordé une attention particulière à l’initiative parce qu’elle adopte une approche nationale et régionale. »
« L’accord signé à Washington est un pas. Mais il ne peut pas résoudre seul les causes internes des conflits. Nairobi a traité les groupes armés. Luanda a apaisé les tensions RDC-Rwanda. Notre initiative s’attaque aussi aux racines internes, aux frustrations, à la cohésion nationale. »
Mgr Nshole a également évoqué les consultations tenues avec les autorités africaines, européennes et américaines, y compris à l’ONU, qui ont toutes reconnu la valeur de cette initiative :
« Ce que nous pouvons conclure de ces étapes, c’est que nous avons réussi à faire comprendre à l’opinion nationale et internationale la nécessité d’inclure l’initiative nationale dans le processus de paix en cours. »
Une démarche inclusive, un dialogue mûri
Face aux critiques sur la méthode ou les intentions, les deux secrétaires généraux ont rappelé que toute initiative sérieuse demande du temps, de la rigueur et un cadre de discussion clair :
« Aujourd’hui, jusqu’au niveau international, on parle positivement de cette initiative. Mais ce que nous avons constaté à l’issue de ces consultations, c’est qu’elle n’est pas encore bien comprise. Il y a un déficit de communication. C’est là que vous, professionnels, pouvez nous aider », a plaidé le Révérend Nsenga.
Mgr Nshole a renchéri :
« L’enjeu aujourd’hui, ce ne sont pas les individus, ce ne sont pas les élections. L’enjeu, c’est que nous faisons face à une crise politique, diplomatique et sécuritaire. Pour résoudre cette crise, il nous faut une vision globale et un engagement collectif. »
Les deux responsables religieux ont réaffirmé leur confiance dans le processus de paix et dans la sagesse des institutions :
« Le plus important, c’est de nous en tenir à ce qui est officiel. Nous savons que le Chef de l’État nous a écoutés. Nous avons discuté. Et nous continuerons à discuter », a précisé le Révérend Nsenga.
Vers un dialogue national enraciné et constructif
L’appel de la CENCO et de l’ECC est clair : construire un dialogue national profond, enraciné dans les réalités sociales et sécuritaires internes, tout en intégrant les dynamiques régionales. La mise en musique de cette initiative passera par une participation large, y compris de la classe politique, des groupes armés et des forces sociales.
Comme l’a résumé Mgr Nshole avec clarté :
« Cette initiative est pastorale et prophétique. La perte serait spirituelle et collective. Cela nous interpelle tous à un engagement commun. »
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema Amizia
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