Kinshasa, 23 avril 2025 (New-messager-de-la-paix.net)-Une audience décisive à Kinshasa sur le dossier du détournement présumé des fonds publics
La Cour constitutionnelle de la RDC a tenu, ce mercredi 23 avril 2025, une audience capitale dans le procès du détournement présumé de plusieurs millions de dollars alloués au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Cette session s’est déroulée en l’absence des trois principaux prévenus : Augustin Matata Ponyo, député national et ancien Premier ministre, Déogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo, et Christo Stephanus Grobler, homme d’affaires sud-africain à la tête de la firme Africom.
Défaut de comparution : la Cour rejette les justifications avancées
Le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, a annoncé que le défaut de comparution a été retenu contre les prévenus. Concernant Grobler, la Cour a rappelé que « la loi est claire » : pour qu’un certificat médical soit recevable, il doit porter la signature de trois médecins, ce qui n’était pas le cas.
Quant au prévenu Matata Ponyo, qui avait notifié à la Cour sa suspension de participation, invoquant une prétendue position de l’Assemblée nationale, le président Kamuleta a démenti cette affirmation. Il a souligné que :
1. Aucune décision formelle n’a été prise par l’Assemblée nationale ;
2. La Cour constitutionnelle n’a reçu aucune saisine ou résolution officielle ;
3. L’Assemblée, en tant que sanctuaire de la démocratie, est consciente que l’article 151 de la Constitution ne l’autorise ni à donner d’injonction au pouvoir judiciaire, ni à intervenir dans un procès en cours.
Requisitoire du ministère public : 20 ans de travaux forcés et inéligibilité
En l’absence des prévenus, le ministère public a présenté ses réquisitions. Il a demandé à la Cour :
20 ans de travaux forcés contre Matata Ponyo, Mutombo et Grobler ;
L’arrestation immédiate des trois accusés ;
L’inéligibilité pour 10 ans de Matata Ponyo.
Selon le procureur, les faits reprochés concernent le détournement massif de fonds publics dans le cadre d’un projet stratégique pour le développement agricole du pays.
Verdict attendu : l’arrêt sera rendu le 14 mai 2025
La Cour constitutionnelle a pris l’affaire en délibéré. L’arrêt final, qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC, sera rendu le 14 mai 2025.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema