Le viol d’un enfant toutes les 30 minutes – Jusqu’où l’humanité peut-elle tomber ?
En RDC, l’UNICEF alerte sur une crise systémique de violences sexuelles : toutes les 30 minutes, un enfant est violé. Maître Aline Kangamotema appelle à la fin de l’impunité et soutient le Pacte Social pour la Paix.
C’est un rapport qui glace le sang. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a révélé qu’un enfant est violé toutes les 30 minutes dans l’est de la République démocratique du Congo. Cette annonce, faite lors d’une conférence de presse à Genève, révèle une horreur indicible : des bébés, des fillettes, des garçons, pris pour cibles dans une guerre qui n’épargne rien ni personne.
James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a dénoncé depuis Goma une crise systémique et délibérée : « Certains survivants sont des enfants en bas âge. Ce ne sont pas des incidents isolés. C’est une tactique de guerre. Une terreur organisée. »
Entre janvier et février 2025 seulement, près de 10 000 cas de viols et violences sexuelles ont été documentés dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. 35 à 45 % des victimes sont des enfants. Un chiffre effrayant, probablement en dessous de la réalité, tant la peur, la honte et l’insécurité empêchent les victimes de parler.
Maître Aline Kangamotema : « Nous ne pouvons pas continuer à regarder ailleurs »
Face à cette tragédie, Maître Aline Kangamotema Nsele, Avocate au Barreau de Kinshasa Matete et fervente défenseure des droits de l’enfant, ne cache pas son indignation :
« C’est inhumain. C’est un crime contre l’enfance, contre la vie. L’impunité doit cesser. Les auteurs, co-auteurs et complices doivent être poursuivis et condamnés. »
Elle rappelle avec force que ces actes barbares ne peuvent rester sans réponse :
« Chaque viol est un drame irréversible, une bombe émotionnelle qui explose à l’intérieur d’un être sans défense. C’est une urgence absolue. »
Un appel fort à la mise en œuvre du Pacte Social pour la Paix
Maître Aline Kangamotema plaide pour la fin immédiate de la guerre en RDC et appelle à une mise en œuvre concrète, sans atermoiements, de l’initiative du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble, portée par les Églises catholique et protestante. Elle souligne :
« La paix ne peut pas attendre. La souffrance des enfants est le signal d’alarme ultime. Il faut mobiliser toutes les forces vives de la nation, les communautés, les partenaires internationaux. Le Pacte Social est une opportunité historique pour désarmer les cœurs, reconstruire la confiance et garantir un avenir aux enfants de ce pays. »
Une crise humanitaire aggravée par le manque de moyens
L’UNICEF prévient : sans réaction rapide, plus de 250 000 enfants perdront l’accès aux services de protection dans les 12 prochaines semaines. Le manque de financements, la pénurie de kits de prophylaxie post-exposition VIH, l’insécurité et les coupes budgétaires empêchent toute réponse efficace. Le silence international face à cette hécatombe devient insupportable.
Mobilisation tous azimuts : un devoir moral et citoyen
Ce cri d’alarme doit résonner partout : dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les églises, dans les quartiers, dans les bureaux des décideurs. Chaque Congolais, chaque partenaire international, chaque acteur de paix doit se sentir concerné.
« Ensemble, arrêtons tout de suite la guerre, pour commencer — toutes affaires cessantes — à construire le Congo que nous voulons, dans une région des Grands Lacs où règnent la paix et le bien-vivre ensemble, » souligne-t-elle.
New-messager-de-la-paix.net/Dieudonné Ngay-Ngay