La conférence scientifique organisée le 10 décembre 2024 à l’amphithéâtre de l’université catholique du Congo par la Commission Justice et Paix de la CENCO et L’UCC a été également l’occasion de clôturer les 16 jours d’activisme contre les violences sexuelles et basées sur le genre en République démocratique du Congo (RDC).
Une constitution qui divise : le rôle des femmes dans un débat inclusif
Adoptée le 18 février 2006, la constitution actuelle de la RDC est perçue comme un outil de division plutôt que d’unité. Les tensions politiques persistantes et les violences sociales soulignent ses failles dans la consolidation de la paix.
À cet égard, l’événement organisé par l’UCC a permis de mettre en lumière le rôle crucial des femmes dans la transformation sociale et la stabilisation institutionnelle.
La Professeure Arlette Masamuna a captivé l’audience avec une intervention mémorable intitulée : « Droit à l’éducation de la femme comme gage de la participation citoyenne à l’aune de la révision de la constitution ».
Son plaidoyer a insisté sur l’importance de garantir aux femmes l’accès à une éducation équitable pour leur permettre de contribuer pleinement à la société.
Elle a rappelé que malgré l’égalité consacrée par les articles 41, 43 et 44 de la constitution, les disparités éducatives restent criantes. Ces inégalités freinent non seulement le développement individuel des femmes, mais aussi leur participation active à la construction de la paix.
Des promesses légales aux réalités sociales : un système éducatif à réinventer
Si la constitution proclame l’égalité entre les sexes, la réalité est bien différente. La majorité des femmes en RDC ne bénéficie pas des mêmes opportunités éducatives que les hommes.
Cette inégalité, profondément ancrée, limite leur accès aux sphères de décision et réduit leur impact sur les processus de paix.
L’allocution de la Professeure Masamuna a appelé à une réforme profonde du système éducatif, qui reste inadapté aux besoins spécifiques des femmes.
Une politique publique structurée et volontariste est essentielle pour combler cet écart. Cette transformation offrirait aux femmes des opportunités égales, ouvrant ainsi la voie à une véritable parité et à une paix durable.
Femmes, paix et révision constitutionnelle : un débat à enjeux
Dans le cadre du débat sur la révision ou le changement de la constitution de 2006, plusieurs intervenants ont souligné l’importance d’un processus inclusif. Jean-Claude Tshilumbayi, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a reconnu les failles de l’actuelle constitution, notamment son incapacité à garantir la paix.
Cependant, des voix comme celles de Delly Sesanga et du Professeur Augustin Mampuya plaident pour une révision prudente, afin de préserver la stabilité institutionnelle.
Dans ce contexte, l’inclusion des femmes dans les discussions constitutionnelles n’est pas seulement une question de justice sociale, mais une nécessité stratégique.
En intégrant leurs perspectives, il est possible de concevoir des réformes qui répondent réellement aux besoins des communautés et favorisent une paix inclusive.
Un appel à l’action : mobiliser pour une paix durable
La journée de clôture des 16 jours d’activisme a permis de poser des bases solides pour une mobilisation accrue en faveur des droits des femmes.
Arlette Masamuna a rappelé que l’égalité des sexes et l’éducation des femmes sont des leviers essentiels pour construire une société harmonieuse.
Pour y parvenir, les acteurs politiques, les chercheurs et la société civile doivent collaborer afin de :
1. Renforcer les mécanismes garantissant la dignité humaine : comme l’a souligné l’abbé Georges Kalenga, la justice doit jouer un rôle central pour sanctionner les violations des droits humains.
2. Adopter des politiques publiques favorisant l’éducation des femmes : un investissement stratégique dans l’éducation permettra de garantir leur pleine participation citoyenne.
3. Encadrer le débat constitutionnel : comme l’a annoncé Paul Nsapu, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), des missions de monitoring doivent être mises en place pour prévenir les abus et assurer un dialogue inclusif.
Vers une paix inclusive portée par les femmes
La RDC est à un tournant décisif de son histoire. Alors que la révision de la constitution divise, l’inclusion des femmes dans ce processus représente une opportunité unique de repenser les fondements de la paix et de la justice.
Le combat pour l’égalité des genres, porté par des figures inspirantes comme la Professeure Masamuna, est une lumière d’espoir pour un avenir meilleur.
En honorant les engagements pris lors des 16 jours d’activisme, la RDC peut transformer ses promesses constitutionnelles en réalités concrètes, pour que chaque femme ait les moyens de contribuer pleinement à une société apaisée et prospère.
New-messager-de-la-paix.net/Anne Raïssa Kangamotema
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