Une Église engagée pour la justice et la paix en RDC
Kinshasa, 9 février 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)
Dans un contexte d’escalade des violences à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le Cardinal Fridolin Ambongo dénonce vigoureusement l’inaction de la communauté internationale et appelle à une solution concertée et durable pour la paix.
Dans son homélie de ce dimanche 9 février 2025, à la cathédrale Notre-Dame du Congo, l’archevêque de Kinshasa a fustigé le double discours des grandes puissances et insisté sur la nécessité d’un dialogue inclusif pour mettre fin aux conflits qui ravagent la région des Grands Lacs.
Une communauté internationale passive face à la crise sécuritaire
Présidant une messe en la cathédrale Notre-Dame du Congo à Gombe, en présence du Mouvement International des Étudiants Catholiques (MIEC) et de nombreux fidèles, le cardinal Ambongo a dénoncé le manque d’engagement réel des puissances internationales :
« Nous avons l’impression que la communauté internationale tient un double langage. Elle a les moyens d’imposer la paix dans la sous-région, mais elle ne fait pas assez. »
Selon lui, les crises sécuritaires en RDC sont aggravées par les convoitises liées aux richesses minières du pays. Il estime que les sanctions économiques seules ne suffiront pas à résoudre l’instabilité persistante et prône une approche plus globale.
Un forum national inclusif pour une paix durable
Plutôt que des sanctions inefficaces, le cardinal Ambongo plaide pour un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes afin d’aboutir à un modèle économique équitable pour l’exploitation des ressources naturelles :
« Il est question d’intérêts. Si l’enjeu est l’exploitation minière, réunissons-nous et trouvons un modèle qui profite à la fois aux investisseurs et au peuple congolais. C’est ce qu’on appelle un accord gagnant-gagnant. »
Cette approche s’inscrit dans une initiative plus large portée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), intitulé, Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs.
Le 3 février dernier, ces institutions religieuses ont soumis au président Félix Tshisekedi une feuille de route pour un dialogue national visant à instaurer la paix et la stabilité dans les Grands Lacs.
Un engagement fort de l’Église aux côtés des victimes de Goma
Face aux violences qui ravagent l’Est du pays, l’Église catholique renforce son soutien aux populations affectées. Ce dimanche 9 février, une messe spéciale a été célébrée à la cathédrale Notre-Dame du Congo en mémoire des victimes du Grand Kivu et en solidarité avec leurs familles.
Dans la continuité de cet élan humanitaire, une collecte de fonds avait été organisée le 2 février au profit des populations de Goma, durement touchées par l’agression du M23 et de leurs alliés. Cette initiative a mobilisé l’ensemble des diocèses du pays lors de la fête de la vie consacrée, illustrant la communion nationale face à cette crise humanitaire.
Un Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble
Conscient que la résolution du conflit nécessite une collaboration entre tous les acteurs régionaux, le cardinal Ambongo soutient la mise en œuvre effective d’un Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble.
Cette initiative vise à favoriser un dialogue entre les autorités congolaises, les organisations régionales et la société civile afin de bâtir une paix durable.
L’archevêque métropolitain de Kinshasa insiste sur le dialogue comme solution prioritaire à la crise :
« Dialogue, un mot sacré qui peut nous aider à sortir de la situation actuelle. »
Rejetant les solutions punitives inefficaces, le cardinal Ambongo et les leaders religieux congolais misent sur une approche inclusive et constructive, seule capable d’assurer la stabilité de la RDC et de toute la sous-région des Grands Lacs.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin Kangamotema
