Kinshasa, 7 mai 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)-
Paroles fortes, vision stratégique, appel historique : devant le Parlement des étudiants, l’écrivain Didier Mumengi, Coordonnateur Général du Secrétariat Technique du Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble en RDC et dans les Grands Lacs, a levé le voile sur les fondements et les ambitions de l’initiative portée par la CENCO et l’ECC. Voici l’essentiel à retenir de ce plan de paix inédit, à la fois spirituel, populaire, révolutionnaire, stratégique et politique.
Publireportage de Marien Lokasa Diambele/New-messager-de-la-paix.net
Un front cognitif pour gagner la paix
« Je voudrais que la nation congolaise, mais d’abord vous jeunes, que vous compreniez que les pères spirituels de la CENCO et de l’ECC entraînent la société congolaise sur ce front cognitif pour gagner la paix », introduit Didier Mumengi.
Ce front cognitif, c’est une guerre d’un nouveau genre, une mobilisation nationale fondée sur une résilience intellectuelle et morale cathartique, sur une spiritualité patriotiquement agissante et une transfiguration des esprits et des consciences annonciatrice du Congolais naît de nouveau en vue du nouveau Congo.
Pour le Coordonnateur Général Didier Mumengi, un front cognitif pour la paix désigne une mobilisation collective des esprits, des idées et des savoirs pour lutter contre la guerre, la haine et les divisions, et pour promouvoir activement une culture de paix, de dialogue et du bien vivre-ensemble.
Ce front utilise les armes des âmes qui intellectualisent les hommes, contre les armes du sang qui détruisent stupidement des vies humaines. Il s’agit notamment de :
– Déconstruire les discours de haine, de manipulation ou de désinformation ;
– Promouvoir des récits de paix à travers les médias, l’art, la littérature, l’éducation, etc. ;
– Mobiliser les leaders religieux, culturels, intellectuels et communautaires pour sensibiliser ;
– Encourager la mémoire collective, la vérité et la réconciliation ;
– Créer des espaces de dialogue, de débat et d’intelligence collective.
C’est un front non-violent, « une guerre bellifuge » selon Didier Mumengi… c’est-à-dire : un combat pacifiant, capable de contrer les logiques de guerre sanguinolente en agissant sur les mentalités, les imaginaires, les émotions et les représentations.
Un appel au cessez-le-feu total comme mouvement populaire pour la paix
L’initiative de la CENCO et de l’ECC commence par un appel historique : un cessez-le-feu général, total, immédiat, mais pas de manière ordinaire. Ce n’est pas « un mot d’ordre inerte », prévient Didier Mumengi… C’est un mouvement national et populaire pour la paix.
Il s’agit d’un changement historique d’état d’âme : engager la guerre de la paix en prenant conscience que la « paix se gagne », et que la « vie humaine est consubstantielle à la guerre », dixit Didier Mumengi…
Et à partir de cette prise de conscience, déclarer la guerre contre toutes nos crises, contre toutes nos faiblesses, contre tous nos agresseurs, en commençant par vaincre les moustiques, nos minuscules agresseurs…
Ainsi, Didier Mumengi appelle les consciences congolaises à quitter la culture de vie courtoise avec nos problèmes et nos crises, pour entrer dans la culture de résolution méthodique de toutes nos crises, de tous nos problèmes !
Un triduum de prières pour mettre Dieu au centre de ce processus de paix
Cette dynamique de paix débute par trois jours de prières, un triduum pour la paix, pour mobiliser les âmes, fortifier les esprits et invoquer la miséricorde divine sur la RDC. Car, dit Mumengi, « la paix, c’est aussi le changement d’état d’âme ».
Des missionnaires de la paix sur le terrain : prêcher la paix, réconcilier pour la paix, soigner les blessures de la guerre pour baliser le terrain du bien-vivre ensemble intercommunautaire.
Dans le cadre de ce cessez-le-feu révolutionnaire, nos pères spirituels reprendront leur bâton de pèlerins de la paix. Ils iront sur le terrain : évangéliser la paix, prêcher le bien-vivre ensemble auprès des déplacés, des communautés, des groupes armés…
Ce travail est essentiel car d’une part, bien de combattants sont nés dans la guerre et n’ont connu que la guerre, qui leur est devenue une activité quasi-normale.
Ceux-là, affectés du trauma psychique de la violence, ont besoin d’écoute consolatoire et de prêches exhortatoires des Pères spirituels de la CENCO et de l’ECC. Et d’autre part, certains groupes n’ont aucune revendication politique… Ils sont des groupes militaires de la « cueillette minière ».
Ils sont des coupeurs de routes. Ils sont des rebelles étrangers en opération terroriste chez nous, etc. À ceux-là : Il faut un travail de conversion des mœurs ou de neutralisation par la force », reconnaît-il.
Décréter un État d’urgence pour la paix : un concept inédit, une étape incontournable !
Didier Mumengi appelle à ce que la nation décrète un « État d’urgence pour la paix », car « ce n’est pas normal que la partie orientale de notre pays baigne dans le sang tandis que le reste du pays vaque tranquillement à ses occupations comme si de rien n’était ».
Il fallait y penser… Chapeau bas à l’auteur du livre « Militariser l’agriculture ».
Merci aux Pères spirituels de la CENCO et de l’ECC pour cette initiative historique de la même trempe que le « Manifeste de la conscience africaine », initié par le cardinal Malula en 1956.
Un plaidoyer fort : réengagement de la MONUSCO et retrait des troupes étrangères
Pendant cette période de l’État d’urgence pour la paix, la RDC demandera :
– Le réengagement des forces de l’ONU, malgré le plan de retrait signé le 22 novembre 2023;
– Le retrait réel et surveillé des troupes militaires étrangères;
– Le cantonnement immédiat, la démobilisation et désarmement d’une multitude des groupes armés parmi lesquels des groupes armés de cueillette minière, sans revendication légitime…
Didier Mumengi prévient : « Il ne faut pas de faux-semblants de retrait ou de cessez-le-feu. Nous voulons que cette cessation soit réelle et définitive ».
Opération Artémis 2 : un mandat de l’ONU pour imposer la paix par la force
« Nous allons faire un plaidoyer pour que les Nations Unies rééditent ce qu’elles ont fait en 2003 avec l’Opération Artémis », déclare-t-il.
Il s’agit de conférer à la MONUSCO un mandat robuste d’imposition de la paix, jusqu’à garantir la sécurité internationale de nos frontières, et accompagner le retour des déplacés dans leurs villages d’origine, en toute sécurité…
« Le spectacle des camps de déplacés est aussi inqualifiable qu’insupportable. Il y près de 8 millions de déplacés, dont 2,6 millions d’enfants et 1,6 millions d’enfants non-scolarisés me dire si j’ai raison,. C’est une priorité ! »
L’appel à l’intelligentsia : lever une armée d’érudits patriotes
Troisième axe du front cognitif : l’intelligentsia nationale. Didier Mumengi dénonce :
« Nos savants rasent le mur, nos universitaires sont piétinés, nos chercheurs sont les parents pauvres de la République… Il faut réhabiliter les intellectuels congolais dans leur rôle d’interfaces entre les savoirs universitaires et les solutions aux problèmes du vécu quotidien national ».
Il appelle à leur mobilisation pour contraindre l’agir politique à fonctionnement expert et intègre, où les gouvernants seront intellectuellement et moralement irréprochables.
Le Pacte Social nous donne ainsi à rêver de l’avènement d’une gouvernance de bon sens, de probité morale exemplaire et d’érudition hors de doute ! C’est-à-dire : une vie politique dorénavant sans corruption et zéro détournement des deniers publics !
Interculturalité et traité de bon voisinage transfrontalier : fondations culturelles d’une paix durable
Quatrième axe du front cognitif : la reconstruction de la nation par l’interculturalité endogène entre les communautés fondatrices de la République, et le traité de bon voisinage transfrontalier et de co-développement dans les Grands Lacs.
C’est ici que « le front cognitif prend tout son sens » : répondre à l’agression armée par la contre-attaque intellective.
Une campagne nationale d’éducation à la culture de la paix pour transformer les mentalités
Cinquième axe : l’éducation à la culture de la paix et du bien-vivre ensemble. Une campagne nationale pour semer partout, de l’école à la rue ainsi que dans nos familles et au sein des communautés les graines de la paix, comme éléments de la sève nourricière de la nouvelle citoyenneté congolaise.
Une cérémonie d’endossement solennel des piliers fondateurs du redressement
Une fois les feuilles de route pratiques du redressement accéléré du pays dûment constituées et les piliers fondateurs du Pacte Social circonscrits et mis en place, les parties prenantes politiques signent leur adhésion solennelle à ces dispositifs inviolables du nouvel agir politique en République Démocratique d’un Congo.
Chaque responsable d’État devra par conséquent s’engager :
« Le ministre qui ne réalise pas les mesures de redressement sera coupable de crime de haute trahison »!
Un compromis politique pour le consensus national et un plaidoyer mondial
L’initiative déposera toutes ses sagesses stratégiques de la nouvelle vie politique nationale sur le bureau du Président de la République, pour qu’il engage un plaidoyer international, en vue de la tenue d’une Conférence internationale pour la paix dans les Grands Lacs.
Et en marge de celle-ci : une Conférence financière internationale pour la reconstruction post-conflit de la République Démocratique du Congo.
La RDC exige réparation et engagement international pour la reconstruction post-conflit de la RDC
Didier Mumengi est formel :
« Seule la RDC a payé le plus lourd tribut du génocide rwandais de 1994. Seule ! Nous sommes devenus le déversoir des problèmes du Grand Lacs. Le monde nous doit. La famille mondiale nous doit ».
C’est ce dû historique, en contrepartie des souffrances endurées au fil de ces agressions répétitives et jamais condamnées au regard du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, qui doit se transformer en ressources fraîches de reconstruction post-conflit.
Cela non pas sous forme de crédits, mais en terme de financements réparateurs des dommages subis par un État membre des Nations Unies, agressé trente ans durant par d’autres Etats membres de l’ONU sans représailles du droit international.
Conclusion : un Pacte, un motif d’espérance pour le peuple, et un chemin pour sauver la RDC
Le Pacte Social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble n’est pas une simple déclaration : c’est une stratégie structurée, un plan de salut national, un sursaut de conscience historique. L’heure n’est plus à l’indifférence. L’heure est à l’engagement collectif pour que la RDC retrouve son rôle géostratégique de cœur battant d’une Afrique libérée de ses démons des guerres fratricides.
Propos recueillis par Marien Lokasa Diambele/New-messager-de-la-paix.net