La cérémonie de remise des Prix » Trophée « M.T. Kasalu Femme d’honneur » s’est déroulée le samedi 30 mars 2024 au Pullman Hôtel de Kinshasa. Cet événement, d’envergure internationale, a mis en lumière des femmes remarquables ayant accompagné leurs époux dans la promotion des droits de l’homme et de la démocratie.
Les Lauréates
Parmi les femmes distinguées figure Madame Professeure Adame Ba Konaré, ancienne première Dame du Mali, fervente militante du mouvement démocratique et des droits des femmes. Elle a été honorée pour son engagement indéfectible aux côtés de son époux, le président Alpha Oumar Konaré.
La Signification du Trophée
Le Trophée « M.T. Kasalu Femme d’honneur » vise à reconnaître et à soutenir les femmes qui, sans distinction de race, de religion ou d’origine, ont apporté une contribution significative à la promotion des droits de l’homme et de la démocratie en accompagnant leurs époux dans leurs actions.
La Cérémonie de Remise des Prix
Lors de la cérémonie, chaque lauréate s’est vue décerner un certificat de mérite en plus du trophée, soulignant ainsi l’importance de leur engagement et de leurs réalisations dans la société.
Le Discours de Madame Adame Ba Konaré
Dans son discours de remerciement, Madame Adame Ba Konaré a exprimé sa gratitude envers les organisateurs et a souligné l’importance de reconnaître le rôle des femmes dans la société. Elle a également partagé des anecdotes de sa vie aux côtés de son époux, mettant en lumière les défis et les réussites rencontrés.
» Quel beau témoignage que Mme Marthe Kasulu Tshisekedi, femme d’honneur et de dignité, engagée sur tous les fronts de lutte pour la démocratie et les droits de l’homme aux côtés de son époux, l’homme d’État Etienne Tshisekedi, ait inspiré la création d’un tel trophée !
Moi, Professeur Adame Ba Konaré, ancienne première Dame du Mali, militante du mouvement démocratique de mon pays et des droits des femmes, ne pouvais que me réjouir d’une telle distinction.
Au-delà des remerciements, je voudrais dire toute la satisfaction et toute la fierté de me voir ainsi honorée comme femme ayant valablement accompagné mon époux, le président Alpha Oumar Konaré.
On dit et redit que derrière chaque grand homme se cache une grande dame. À cette formule, j’aime substituer une autre, plus imagée, plus belle qui nous vient me semble-t-il, d’Afrique du Sud : la poule sait que le jour s’est levé mais elle laisse le coq chanter. Oui, la femme est la force tranquille, qui ne se montre pas forcément, qui concède bien volontiers à son homme la latitude, et toute la latitude, de se parer des plumes du paon. Mais ça, c’est une autre histoire…et point de malice de ma part en disant cela.
Oui je suis effectivement l’épouse d’Alpha Oumar Konaré, ancien président de la république du Mali, de 1992 à 2002. Plus que cela, il est le premier président démocratiquement élu du Mali et qui a eu la chance de terminer en beauté ses deux mandats consécutifs constitutionnels de cinq ans renouvelables avant de devenir le premier président de la commission de l’Union africaine avec siège à Addis-Abeba, de 2003 à 2008.
Depuis, nous menons une vie normale à Bamako entourés de nos enfants et de nos petit-enfants mais aussi de nos familles et de nos amis, amis de la vie et amis politiques.
Mais auparavant, pour faire court, je dirai que jai cheminé avec Alpha Oumar Konaré toute une vie durant parce qu’à la date d’aujourd’hui, nous avons déja à peu près 53 ans de vie commune. Il faut dire que nous nous sommes mariés jeunes ; lui avait 25 ans et moi 24. Deux de nos enfants sont présents dans cette salle, notre fille Kadiatou, l’ainée, éditrice de son état, ancienne ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme et son jeune frère Birama, promotteur d’une agence de communication, et de radio et télévision privées.
À la date d’aujourd’hui, nous sommes toujours ensemble, le président Konaré et moi, par la grâce de Dieu.
Gérer un pays pour un chef d’Etat est compliqué. C’est une lapalissade. Accompagner un époux présidentiel n’est pas chose aisée, c’est une autre lapalissade. Outre nos positions, nous venions aux affaires après une période de soubresauts politiques, après une période de révolution, dirai-je, où tous les tissus étaient en lambeaux, économique, politique, social. Nous étions en 1992.
La liberté de parole ou de manifester si chèrement acquise se déployait dans tous les sens, tous azimuts. Comment endiguer tout ça sans perdre son âme démocratique ? Là, résidait un grand défi. Il a fallu beaucoup d’humilié, beaucoup de sagesse pour faire face. Aux côtés du président Konaré, je n’ai pas cessé de cogiter, de comprendre, d’analyser, de tirer les leçons, de les partager avec lui.
Et il faut reconnaitre que nos parcours d’historiens et de chercheurs nous avaient habitués à être plus ou moins en connivence intellectuelle. Nous avons ensemble publié un ouvrage sur l’histoire générale du Mali en 1981, réédité en 2019.
C’est donc en intellectuelle – puisque chacun se bat avec ses armes- que j’ai toujours agi, je dois le dire, comme guidée par la main du destin. Historienne, mes recherches m’avaient poussé à écrire des ouvrages sur deux fondateurs d’empire de mon pays et sur un autre qui avait porté son empire à son apogée.
J’étais pour ainsi dire outillée pour comprendre les relations pouvoir/ peuple, pour comprendre la nature des pouvoirs.
La pratique du pouvoir m’a d’ailleurs directement inspiré un autre ouvrage que j’ai écrit à deux ans de la fin du 2e mandant de mon mari. Le président Konaré était devenu pour moi un sujet d’étude et de réflexion permanente.
Mais, militante du mouvement démocratique, j’étais aussi pétrie des valeurs de la démocratie, le pouvoir du peuple, qui ne pouvait être qu’un système en construction permanente mais qui était porteur d’esprit de justice, d’équité entre tous les citoyens, qui signifiait également patience, tolérance, abnégation de la part des tenants du pouvoir, exigence envers soi, dans la défense des idéaux de paix et de justice. Et surtout, qui exigeait de l’humilité, beaucoup d’humilité, d’esprit de compréhension, de sens de la mesure, du partage et de la solidarité envers tous.
Engagement Continu
Les lauréates se sont engagées à continuer à œuvrer pour la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, inspirant ainsi les générations futures à suivre leurs pas.
Conclusion
Le Trophée « M.T. Kasalu Femme d’honneur » représente une reconnaissance bien méritée pour ces femmes d’exception qui ont joué un rôle crucial dans l’avancement de la société. Leur dévouement et leur engagement sont une source d’inspiration pour tous.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema