Kinshasa, 24 février 2025 ( New-messager-de-la-paix.net)
Uvira, ville meurtrie par la guerre, vit une tragédie humaine sans précédent. Alors que les crépitements des balles résonnent jour et nuit, que les pillages et les massacres s’intensifient, un homme, un berger, refuse de se taire. Mgr Muyengo Joseph Sébastien, évêque d’Uvira, lance, ce lundi 24 février 2025, un cri d’alarme et des larmes, un appel poignant à la conscience des belligérants et des autorités qui ont abandonné leurs populations à la merci des violences.
Un climat de terreur et d’abandon total
Depuis plus d’une semaine, Uvira est plongée dans un chaos indescriptible. Malgré l’absence de combats directs en ville, la population vit un enfer quotidien :
* Fermeture totale des banques, magasins, pharmacies et marchés.
* Fuite des autorités politico-administratives, militaires et policières vers le Burundi, Kalemie et la Tanzanie.
* Vandalisme et exactions perpétrés par des hommes en armes, qu’ils soient soldats déserteurs, miliciens non identifiés ou faux militaires.
* Coupures d’eau et d’électricité, plongeant la population dans un désespoir profond.
* Exécutions, massacres et pillages dans les domiciles, sous les yeux d’une population terrorisée, affamée et privée de tout moyen de survie.
Face à cette situation dramatique, Mgr Muyengo ne fuit pas. Il reste aux côtés de son peuple, fidèle à sa mission de berger, et adresse un message puissant aux combattants et aux autorités.
Un appel au respect de la vie et des biens des innocents
« Paix à vous » (Jean 20:26), introduit l’évêque, s’adressant à ses diocésains et à tous les habitants d’Uvira. Dans ce climat de guerre, il exhorte les belligérants à se souvenir de la véritable cause de leur combat :
* Aux FARDC et aux Wazalendo, il rappelle que leur mission est la défense de la patrie et de la population, et non la destruction de ceux qu’ils sont censés protéger.
* Aux combattants du M23-AFC, il demande de ne pas perdre de vue les principes humains et moraux, même s’ils prétendent lutter pour une cause spécifique.
« Un vrai soldat doit savoir non seulement pour qui, mais pourquoi il se bat, et pourquoi il est prêt à verser son sang« , souligne-t-il, rappelant que les causes de cette guerre ne peuvent justifier ni les massacres ni les destructions.
Il appelle tous les acteurs du conflit à sauvegarder les vies humaines, protéger les biens et préserver l’intégrité du territoire national. Car une guerre qui détruit son propre peuple ne peut jamais être une guerre juste.
La morale militaire et les interdits fondamentaux
Dans son message poignant, Mgr Muyengo ne se limite pas à dénoncer, il enseigne aussi. Il rappelle que toute guerre, même inévitable, doit respecter des principes moraux fondamentaux.
Il cite trois interdits universels, présents dans toutes les civilisations et ancrés dans la Bible :
1. Ne pas tuer – « Tu ne tueras pas » (Exode 20:13). Mais pire que tuer, ils massacrent sans pitié.
2. Ne pas commettre d’adultère – « Tu ne commettras pas d’adultère » (Exode 20:14, Deutéronome 5:17).
3. Ne pas violer les droits fondamentaux des populations civiles.
« Éloigne-toi du mal et fais le bien, cherche la paix et poursuis-la » (Psaume 34:14), exhorte-t-il, appelant les combattants à se rappeler qu’aucune guerre ne justifie l’inhumanité.
L’indifférence des autorités : un abandon criminel
Mgr Muyengo ne ménage pas non plus les autorités politiques, militaires et administratives, qui ont abandonné leurs responsabilités en fuyant.
Comment comprendre que les dirigeants désertent leurs fonctions alors que leur peuple est en détresse ? s’interroge-t-il
Et d’ajouter, Comment justifier que les forces censées protéger les populations les laissent à la merci des criminels et des pillards ?
Un vrai leader ne fuit pas son peuple en temps de crise. Comme un bon berger qui ne fuit pas ses brebis face aux loups, l’évêque d’Uvira reste sur place, portant la douleur de son peuple et élevant la voix pour réclamer justice et protection.
Un appel à la communauté internationale et à l’Église
Face à cette situation catastrophique, l’évêque d’Uvira interpelle aussi la communauté internationale et l’Église catholique.
Il les appelle à :
* Exercer des pressions sur les parties en conflit pour mettre fin aux exactions.
* Organiser une aide humanitaire d’urgence pour sauver une population affamée et privée de soins.
* Dénoncer l’injustice et refuser le silence complice face à la souffrance des innocents.
Uvira attend la paix : Un cri d’alarme à ne pas ignorer !
Le message de Mgr Muyengo est un cri du cœur, un cri d’alarme et des larmes. Dans cette guerre insensée, où les civils sont les premières victimes, il exhorte chaque combattant, chaque leader et chaque citoyen à se souvenir de l’essentiel : la vie humaine est sacrée ! L’évêque d’Uvira recommande aux uns et aux autres :
FARDC, Wazalendo, M23-AFC : cessez les massacres et protégez les innocents ! clame Mgr Joseph Sébastien Muyengo
Autorités politiques et militaires : revenez à vos responsabilités et défendez vos citoyens !
Communauté internationale : ne détournez pas le regard, agissez !
Uvira pleure, mais Uvira espère aussi. Car tant qu’il reste des hommes de foi et de courage comme Mgr Muyengo Sébastien, la lumière de l’humanité ne s’éteindra jamais. Pèlerins, l’espérance en Dieu ne trompe pas,
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