Du 13 au 19 octobre 2024, la Conférence des Supérieurs Majeurs de la République Démocratique du Congo (Cosuma) tient sa première assemblée générale plénière au Centre Theresianum de Kinshasa.
Cette rencontre rassemble 185 consacrés représentant 303 congrégations religieuses et instituts de vie consacrée du pays.
En plus de son importance pour la vie religieuse en RDC, cette assemblée sera également élective, visant à renouveler le comité dirigeant qui succédera à l’équipe fondatrice mise en place en 2021. Le père jésuite Rigobert Kyungu, président sortant de la Cosuma, dresse un bilan de ses trois années à la tête de cette institution.
Une fondation sous le signe de l’Unité et de la Synodalité
Créée en 2021 par la fusion de l’Asuma (Association des Supérieurs Majeurs) et de l’Usuma (Union des Supérieures Majeures), la Cosuma est née de la volonté de mutualiser les efforts des congrégations religieuses et des instituts de vie consacrée en RDC.
Selon le père Rigobert Kyungu, cette union a permis de mieux répondre aux défis actuels de la vie religieuse, avec une expérience enrichissante de collaboration et de complémentarité entre les hommes et les femmes consacrés.
« Nous avons mis ensemble nos ressources financières, foncières et matérielles, ce qui nous a permis de collaborer plus efficacement. Cette mutualisation nous a aussi aidés à avancer dans la solidarité, conformément à l’esprit de synodalité qui anime l’Église aujourd’hui, » souligne-t-il.
Des Objectifs atteints : Renforcement des Structures et Mobilisation Synodale
Dès le début de son mandat, le père Rigobert Kyungu et son équipe s’étaient fixés trois objectifs principaux : bâtir des structures solides pour la Cosuma, mobiliser les religieux congolais autour du processus synodal, et améliorer la qualité de la vie consacrée en Afrique. Trois ans plus tard, il se réjouit de constater que ces objectifs ont été largement atteints.
La création de statuts pour la Cosuma a été une étape majeure, un processus qui a été mené en collaboration avec la nonciature et le Dicastère pour la Vie Consacrée, et qui a abouti à leur approbation.
Par ailleurs, des structures ont été mises en place au sein des six provinces ecclésiastiques du pays pour garantir l’enracinement local de la conférence.
Concernant le processus synodal, les religieux ont activement participé aux discussions et aux réflexions sur les Lineamenta, apportant leur contribution pour éclairer les choix de l’Église congolaise.
« Nous avons travaillé sur la qualité du témoignage des consacrés dans une société en perte de valeurs, et nous continuons d’insister sur la formation de nos membres pour qu’ils soient des lumières dans la nation, » ajoute le père Kyungu.
Une participation active à la Vie de l’Église et de la Nation Congolaise
La Cosuma a également joué un rôle central dans plusieurs événements ecclésiaux et nationaux en RDC.
Le voyage apostolique du pape François en février 2023 reste l’un des temps forts de cette collaboration, durant lequel les membres de la conférence se sont mobilisés pour organiser l’accueil du Saint-Père.
« Notre participation a été très active non seulement lors de cet événement historique, mais aussi dans d’autres actions de l’Église, comme le congrès eucharistique national à Lubumbashi ou les ordinations épiscopales dans divers diocèses, » précise le père Kyungu.
Loin de se limiter à un rôle spirituel, la Cosuma intervient également dans la vie sociale du pays en incarnant l’unité dans une nation marquée par des divisions ethniques et tribales.
Les défis à Venir pour la Cosuma et la Vie Religieuse en RDC
En dépit de ce bilan positif, des défis demeurent pour la Cosuma et la vie religieuse en République Démocratique du Congo.
Le père Rigobert Kyungu identifie plusieurs priorités pour l’avenir, notamment l’unité au sein de la communauté religieuse dans un contexte marqué par des tensions ethniques.
Le défi de la formation reste également crucial : « Il est essentiel de former des consacrés compétents et porteurs de valeurs, notamment dans un environnement où la jeunesse est exposée aux dérives des réseaux sociaux, » explique le président sortant.
Grâce au soutien de partenaires comme la Fondation Hilton, la Cosuma continue d’organiser des formations, surtout pour les religieuses, mais le besoin d’une formation de qualité reste une préoccupation majeure.
Enfin, les difficultés d’accès aux zones rurales, en raison du mauvais état des routes, compliquent la mission des consacrés. Le père Kyungu insiste sur la nécessité pour les religieux de se rendre dans toutes les régions du pays, malgré les obstacles logistiques.
Un dernier mot de gratitude
Avant de conclure son mandat, le père Rigobert Kyungu exprime sa reconnaissance envers tous ceux qui ont soutenu la Cosuma durant ces trois années.
« Je tiens à remercier chaleureusement nos collaborateurs, nos partenaires financiers, ainsi que la Conférence épiscopale et la nonciature qui nous ont accompagnés dans notre mission. Je souhaite à la prochaine équipe de continuer avec le même enthousiasme pour que cette œuvre de Dieu prospère, » déclare-t-il.
La Cosuma, désormais bien enracinée, est prête à écrire un nouveau chapitre sous la conduite de son prochain comité dirigeant, avec l’espoir de continuer à être un acteur clé dans la vie religieuse et sociale de la République Démocratique du Congo.
Vatican News/New-messager-de-la-paix.net