Le Président Félix Tshisekedi à Kisangani : vers une révision constitutionnelle ?

Le Président de la République évoque les faiblesses de la Constitution et appelle à des réformes sans crainte

Une arrivée triomphale à Kisangani

Ce mercredi 23 octobre, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a atterri à l’aéroport international de Bangoka, situé à Kisangani, où il a été accueilli chaleureusement par une foule enthousiaste.

La notabilité locale, dirigée par le gouverneur Paulin Lendengola, ainsi que les forces vives de la région, se sont mobilisées en masse pour saluer l’arrivée du Chef de l’État.

Un message fort face aux défis de l’heure

S’adressant à une foule compacte réunie à la Place de la Poste, au cœur de la ville, Félix Tshisekedi a exprimé sa gratitude envers les habitants de Kisangani pour le soutien manifesté lors des élections de 2023. S’exprimant en lingala, le Président a profité de cette occasion pour lancer un appel à la résistance face aux menaces extérieures.

« Nous avons beaucoup d’ennemis autour de nous, mais vous devez résister comme vous l’avez fait pendant la guerre des six jours », a déclaré le commandant suprême des forces armées congolaises (FARDC).

Il a réaffirmé sa confiance en l’armée nationale, soulignant qu’elle était capable de défendre la patrie.

« Nous gagnerons cette guerre », a-t-il assuré, tout en précisant que ceux qui essaient de tromper certains Congolais n’arriveront jamais à duper l’ensemble du peuple.

Les infrastructures, une priorité nationale

Le Président Tshisekedi a également mis l’accent sur la question des infrastructures, déclarant que cela représentait une priorité de son mandat.

Il a mentionné les travaux en cours à l’aéroport de Bangoka ainsi que les projets d’amélioration de la voirie urbaine.

« Ces œuvres doivent se poursuivre », a-t-il affirmé, signalant l’importance de ces projets pour le développement de la ville et de la région.

L’emploi des jeunes et la réforme du secteur privé

Le chômage des jeunes étant une question centrale dans le débat national, le Chef de l’État a réitéré son engagement à créer davantage d’opportunités d’emploi pour cette frange importante de la population. Il a aussi insisté sur la nécessité de réformes et de soutien au secteur privé, considéré comme un moteur potentiel de la création d’emplois.

Relever le pouvoir d’achat par la production locale

Interpellé par la foule sur la question du pouvoir d’achat, le Président a rappelé que la solution réside dans la production locale. Il a insisté sur la nécessité de réduire la dépendance aux importations qui se font en devises étrangères, renforçant ainsi le besoin de valoriser les produits nationaux.

Engagement pour la gratuité de l’enseignement et la couverture santé

Félix Tshisekedi a réaffirmé son engagement pour l’éducation, notamment à travers la gratuité de l’enseignement de base, un projet phare de son mandat.

En matière de santé, il a souligné les avancées vers une couverture santé universelle, notamment avec la gratuité de la maternité, un geste qui, selon lui, montre la priorité qu’il accorde à l’amélioration des services de santé pour tous les Congolais.

Réconciliation communautaire : un appel à l’unité

Concernant la paix sociale, le Président a salué la baisse de tension entre les communautés Mbole et Lengola de Kisangani. Il a appelé à l’unité et à la réconciliation entre ces deux tribus, rappelant l’importance de la cohésion sociale pour le développement de la province et du pays.

 

Vers une révision constitutionnelle : une nécessité ou une peur injustifiée ?

 

Pour clôturer son discours, le Chef de l’État a abordé un sujet sensible : la révision de la Constitution. « N’ayez pas peur. Notre Constitution contient des faiblesses », a-t-il affirmé, appelant l’élite congolaise à réfléchir sur la question. Selon lui, la lenteur dans la mise en place des institutions et la vulnérabilité des gouverneurs de province sont des éléments justifiant cette révision.

 

Toutefois, Félix Tshisekedi a tenu à clarifier que cette révision constitutionnelle ne devait pas être confondue avec la question du nombre de mandats présidentiels, qui, selon la Constitution actuelle, nécessite un référendum pour être modifié. Il a annoncé la création d’une commission chargée d’étudier les aspects susceptibles d’être modifiés dans la loi fondamentale.

Le discours du Président Tshisekedi à Kisangani marque un tournant dans son mandat. En abordant des sujets sensibles tels que la révision constitutionnelle, la guerre d’agression, la situation socio-économique, et les réformes infrastructurelles, il cherche à renforcer son image de leader proche de son peuple, soucieux de l’avenir du pays.

L’avenir dira si cette volonté de réforme se concrétisera, mais pour l’heure, la révision de la Constitution est au centre des débats.

New-messager-de-la-paix.net 

Source : Cellcom Présidence.cd 

 

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