Suspension des activités à la paroisse Saint Damien de Mabasele au diocèse de Bitembo Béni : une énième attaque des chrétiens déplorée.

Le 14 août 2024, des sources ecclésiastiques ont rapporté la suspension des activités paroissiales à la paroisse Saint Damien de Mabasele, située à l’ouest dans la commune d’Oïcha, au diocèse de Bitembo Béni, dans la province du Nord-Kivu, au nord de la République démocratique du Congo.

Cette décision fait suite à de récentes attaques qui ont coûté la vie à des membres de la communauté chrétienne locale.

Des exactions répétées contre les chrétiens

Monseigneur Sikuli Paluku Melchissedck, évêque du diocèse de Butembo Béni, a exprimé sa profonde consternation face aux nombreuses exactions subies par les chrétiens de son diocèse.

Il a notamment évoqué les dernières tueries ayant eu lieu la semaine précédente, au cours desquelles deux personnes ont été brutalement assassinées à l’arme blanche.

Ces actes de violence ont provoqué le déplacement des prêtres et des fidèles de la paroisse Saint Damien de Mabasele.

« C’est un secteur particulièrement éprouvé. Je ne peux plus compter le nombre de vies perdues dans cette paroisse. Les trois prêtres qui servaient à Saint Damien résident désormais à la paroisse Saint Esprit et ne peuvent se rendre à Mabasele que durant la journée, par crainte des assaillants. Ils ne peuvent plus y rester pour l’instant », a déclaré Monseigneur Sikuli.

La congrégation des Petites Sœurs de Jésus forcée de fuir

La dégradation de la situation sécuritaire a également contraint la congrégation des Petites Sœurs de Jésus, présente à Mabasele, à quitter la région.

Actuellement, elles se trouvent à Goma, où elles sont en sécurité.

« La situation ne permet pas leur retour dans le diocèse de Butembo Béni pour le moment », a précisé l’évêque.

Une lueur d’espoir malgré la violence

Malgré ce contexte difficile, Monseigneur Sikuli a exprimé son espoir quant à un avenir meilleur pour la paroisse Saint Damien de Mabasele.

« C’est une paroisse qui a de l’avenir. Nous sommes certains qu’une solution heureuse sera trouvée et que la vie pourra reprendre. Nous devons vivre dans l’espérance », a-t-il affirmé.

L’évêque n’a pas manqué de rappeler aux autorités étatiques leur responsabilité dans l’instauration de la paix. « La paix est une obligation pour les autorités. Il est urgent d’agir », a-t-il insisté.

Un diocèse sous pression sécuritaire

Le diocèse de Butembo Béni fait face à de nombreux défis sécuritaires. Il est en proie aux massacres des ADF (Forces démocratiques alliées) dans sa partie nord-est, tandis que le sud du diocèse est partiellement sous l’emprise des rebelles du M23.

Cette situation rend extrêmement difficile la mission pastorale et le quotidien des communautés chrétiennes locales, déjà fortement affectées par la violence.

Le cri de détresse lancé par Monseigneur Sikuli Paluku Melchissedck appelle à une mobilisation urgente des autorités congolaises et de la communauté internationale pour rétablir la paix dans cette région meurtrie.

New-messager-de-la-paix.net/Léon Balula 

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