La Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) a, une fois de plus, annoncé une série de mesures pour la rentrée scolaire, des mesures qui, selon Steve Mbikayi, ne font que répéter les mêmes slogans d’une année à l’autre. Ce dernier critique l’absence de réformes structurelles profondes et déplore la persistance d’une éducation de plus en plus inégalitaire.
Des mesures répétitives sans impact réel
A en croire, Steve Mbikayi dans sa Tribune, » Chaque rentrée scolaire, les mêmes recommandations sont formulées par le ministère de l’EPST » :
– Pas de perception des frais scolaires avant la rentrée ;
– Inscriptions gratuites ;
– Aucun élève ne doit être renvoyé pour non-paiement ;
– Pas de test d’admission ;
– Interdiction de la vente d’uniformes dans les écoles.
Steve Mbikayi souligne que ces directives, bien que répétées chaque année, ne concernent que la forme.
Le contenu même de l’éducation, pourtant en déclin constant, n’est jamais remis en question. Les conditions de travail des enseignants et d’apprentissage des élèves restent ignorées.
Une éducation en détresse
Dans les zones périphériques de Kinshasa, plusieurs élèves continuent d’étudier à même le sol, sans bibliothèque ni matériel pédagogique adéquat.
Pire encore, de nombreux enfants terminent leur parcours scolaire sans même maîtriser les compétences de base, comme la lecture ou l’écriture. Cette situation alarmante est particulièrement marquée dans les écoles publiques défavorisées, qui accueillent la majorité des élèves.
Pendant ce temps, les enfants des classes aisées, y compris ceux des ministres, députés et hauts fonctionnaires, sont inscrits dans des écoles privées ou conventionnées de renom, accentuant ainsi les inégalités.
La gratuité de l’enseignement : un concept mal appliqué
Tout en reconnaissant l’initiative du Président de la République pour la gratuité de l’enseignement, Steve Mbikayi appelle à des actions concrètes pour l’accompagner.
Il propose notamment une augmentation significative du budget alloué au secteur de l’éducation. Cela permettrait de construire de nouvelles écoles, désengorger les salles de classe surpeuplées, recycler les enseignants et améliorer leurs conditions sociales. Pour lui, ces réformes sont essentielles pour assurer une éducation de qualité pour tous.
Le nivellement par le bas : un danger pour l’avenir
Le député critique la décision de la Ministre de l’EPST d’interdire les tests d’admission dans les écoles. Dans un pays où les diplômes et les bulletins sont souvent falsifiés, il est primordial, selon lui, de pouvoir évaluer le niveau des élèves avant de les inscrire.
Les écoles, y compris les établissements privés, devraient avoir la liberté de s’assurer que les nouveaux élèves sont en adéquation avec leur niveau d’exigence. Cette décision, prise uniquement pour gagner l’adhésion de l’opinion publique, risque de ne pas être respectée, même par les écoles publiques, notamment celles de confession catholique.
Une éducation en perte de crédibilité
La réalité est que dans les écoles sérieuses, les inscriptions ne sont jamais gratuites et les tests de niveau sont la norme.
L’annulation de ces pratiques met en péril la crédibilité de tout le système éducatif congolais. Steve Mbikayi craint que ces décisions fragilisent davantage l’autorité de l’État et que, faute de réformes concrètes, l’éducation continue de s’effondrer.
Pour une véritable amélioration du système éducatif
Tout en souhaitant du succès à la Ministre dans sa mission, Steve Mbikayi lui recommande de concentrer ses efforts sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement, la lutte contre la fraude et la tricherie, ainsi que sur l’élévation du statut des enseignants.
À ses yeux, l’essentiel est de redorer le blason du système éducatif congolais en priorisant les réformes de fond, et non les décisions superficielles qui ne feront que niveler l’éducation par le bas.
New-messager-de-la-paix.net/Dieudonné Ngay-Ngay
( Source : Okapinews)
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