Vers la tenue des États Généraux de la Justice : Un nouveau souffle pour la réforme du système judiciaire en RDC.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo s’apprête à organiser les prochains États généraux de la justice, un événement majeur visant à réformer en profondeur le système judiciaire du pays. Cette annonce a été faite par le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba, lors de la neuvième réunion du conseil des ministres, tenue le vendredi 16 août à Kinshasa sous la présidence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.

Un bilan neuf ans après les États généraux de 2015

Les États généraux de la justice en 2015 avaient pour objectif d’évaluer le fonctionnement de l’appareil judiciaire et de proposer des réformes prioritaires pour améliorer son efficacité.

Neuf ans plus tard, le ministre de la Justice a annoncé que les prochaines assises auront pour but de revisiter les conclusions et recommandations de 2015.

L’idée n’est pas de remettre en cause leur pertinence, mais de faire le point sur le niveau de mise en œuvre des actions proposées et de formuler des solutions concrètes face aux défis actuels.

Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, les travaux se dérouleront sous le thème : « Pourquoi la justice congolaise est-elle qualifiée de malade ? Quelle thérapie face à cette maladie ? ». Cette interrogation met en lumière un constat alarmant partagé par tous les acteurs du secteur judiciaire.

Un diagnostic sans complaisance pour des réformes profondes

Le gouvernement congolais est résolu à faire un diagnostic approfondi et sans complaisance des dysfonctionnements qui minent le système judiciaire.

Parmi les maux identifiés, la corruption le clientélisme et l’absence d’indépendance de la magistrature demeurent des obstacles majeurs à l’instauration d’une justice équitable et transparente en RDC.

Le président Félix Tshisekedi lui-même n’a pas hésité à qualifier la justice congolaise de « malade », soulignant l’urgence d’administrer une thérapie de choc pour la remettre sur pied.

Les États généraux se dérouleront en deux phases. La première phase consistera en des consultations populaires dans les provinces, regroupées en pools, afin de permettre la participation de tous les acteurs locaux à la base. Ensuite, la seconde phase verra la tenue des travaux en session plénière et en commissions spécialisées, où seront abordées les réformes à engager pour répondre aux défis actuels.

Les défis persistants depuis 2015

Lors des États généraux de 2015, les conclusions avaient dressé un tableau peu reluisant du système judiciaire congolais, marqué par une administration défaillante, des pratiques de corruption à grande échelle et un manque de ressources.

Aujourd’hui, les observateurs constatent que, malgré les efforts entrepris, la situation n’a guère évolué. La justice est toujours gangrenée par les mêmes fléaux : l’incurie le clientélisme et l’absence d’indépendance des magistrats.

Ces nouvelles assises apparaissent donc comme une opportunité incontournable pour repenser en profondeur le fonctionnement de la justice en République démocratique du Congo. Le gouvernement espère, cette fois-ci, parvenir à des réformes concrètes et durables, capables de restaurer la confiance des citoyens dans leur appareil judiciaire.

Une attente forte des Congolais

Les attentes autour de ces États généraux sont immenses. Les Congolais, lassés d’une justice souvent perçue comme instrumentalisée et corrompue, espèrent voir émerger des mesures fortes pour garantir une indépendance réelle des magistrats et une lutte effective contre la corruption.

Le gouvernement Suminwa, en prenant l’initiative de ces consultations et réformes, montre sa détermination à répondre à ces attentes et à restaurer la crédibilité du système judiciaire congolais.

L’annonce des dates de ces assises est désormais attendue avec impatience. Les acteurs du secteur judiciaire et la population congolais espèrent que cette initiative sera le point de départ d’une nouvelle ère pour la justice en RDC, marquée par une véritable réforme et une meilleure gouvernance.

New-messager-de-la-paix.net/Aline Kangamotema 

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