Béatification de quatre martyrs religieux à Uvira : Un appel à la paix et à la réconciliation.

un événement historique pour l’Église de RDC

Ce dimanche 18 août 2024 restera gravé dans les annales de l’Église catholique en République Démocratique du Congo (RDC). Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a présidé à Uvira, dans la province du Sud-Kivu, la béatification de quatre martyrs religieux.

Il s’agit du prêtre congolais Albert Joubert et des missionnaires xavériens italiens Luigi Carrara, Giovanni Didonè et Vittorio Faccin. Ces figures emblématiques, tuées lors de la rébellion Simba en 1964, ont payé de leur vie leur engagement pour la foi chrétienne et la dignité humaine.

Les martyrs : des figures de dévouement et de sacrifice

Albert Joubert, le défenseur des valeurs humaines

* Albert Joubert, 15ème prêtre diocésain de l’Est du Congo, a été nommé en 1962 abbé du diocèse nouvellement créé d’Uvira. Son travail, axé sur la pastorale, l’enseignement et la direction des écoles, lui a permis de marquer les esprits. Prônant la liberté et la dignité humaine, il s’est attiré la colère des rebelles Simba, opposés à ces valeurs. Malgré les menaces, il a choisi de rester auprès de sa communauté, témoignant ainsi d’une foi inébranlable.

* Luigi Carrara, un missionnaire dévoué à l’apprentissage

Arrivé au Congo pour un séjour de deux ans, Luigi Carrara a consacré une grande partie de son temps à l’étude des langues locales, condition essentielle pour mener à bien son travail missionnaire. Ses premières missions pastorales ont eu lieu à Fizi et Baraka, où il a œuvré sans relâche pour partager la parole de Dieu.

* Giovanni Didonè, proche des plus démunis

Le missionnaire Giovanni Didonè s’est distingué par sa proximité avec les Congolais les plus pauvres, une approche essentielle pour annoncer la bonne nouvelle du Christ. Son engagement social et spirituel auprès des démunis témoignait de sa volonté de transformer la société à travers l’évangile.

* Vittorio Faccin, un pasteur pour la jeunesse

Passionné par le travail pastoral, Vittorio Faccin a consacré une partie importante de son ministère à l’encadrement des jeunes d’action catholique. Il voyait en eux le futur de l’Église et de la société, et leur inculquait des valeurs chrétiennes fortes, malgré le contexte de violence qui régnait dans la région.

Une fidélité inébranlable face aux persécutions

Les quatre martyrs, bien qu’alertés des menaces croissantes, ont refusé de quitter le Congo, préférant rester au service de leur communauté. Le 28 novembre 1964, à Baraka et Fizi, ils ont tous été exécutés par les rebelles Simba, leur sang devenant alors un symbole de l’engagement chrétien jusqu’au sacrifice ultime.

Un appel fort à la paix et à la réconciliation

Un message de paix du cardinal Fridolin Ambongo

Lors de la cérémonie de béatification, le cardinal Fridolin Ambongo a exhorté la communauté chrétienne et la société congolaise à s’inspirer du sacrifice des martyrs pour œuvrer en faveur de la paix et de la réconciliation.

Il a dénoncé les violences persistantes dans l’Est de la RDC, rappelant que 60 ans après ces événements tragiques, la paix n’est toujours pas rétablie dans la région.

« Pourquoi autant de sang versé, pourquoi tant de violence ? » s’est-il interrogé, soulignant que ces violences sont le fruit de l’ignorance et de l’absence de sagesse. Il a appelé à la fin des rivalités et des conflits, en prônant le dialogue et le règlement pacifique des différends. « Le meilleur hommage que nous puissions rendre à nos martyrs est de faire fleurir la paix et la concorde dans cette région », a-t-il affirmé.

Le sacrifice des martyrs : une semence pour l’avenir

Le cardinal a également insisté sur le fait que le sang versé par ces martyrs constitue une semence pour une évangélisation en profondeur, non seulement dans le diocèse d’Uvira, mais aussi dans toute l’Église de RDC. Leur engagement doit inspirer chaque chrétien à promouvoir les valeurs de foi, d’espérance et de paix dans leur quotidien, dans leurs familles et dans leurs communautés.

Leur sang est devenu depuis lors, une semence pour l’évangélisation en profondeur dans le diocèse d’Uvira, en RDC et dans toute l’Eglise.

L’exemple de la Bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite et d’Isidore Bakanja

Le cardinal a profité de cette occasion pour rappeler que ces béatifications s’inscrivent dans une continuité historique, aux côtés de celles de la Bienheureuse sœur Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta et d’Isidore Bakanja, deux autres figures du martyre en RDC. « Le sang de nos martyrs nous obtiendra le don de la paix », a-t-il martelé.

Un appel à l’action et à la réflexion

Le sang de nos martyrs nous obtiendra le don de la paix.Raison pour laquelle leur vie nous interpelle aujourd’hui.

Une réflexion sur les violences en RDC

Le discours du cardinal Ambongo ne s’est pas limité à la béatification des martyrs. Il a également fait un appel fort à la communauté internationale et aux dirigeants locaux pour qu’ils mettent fin aux violences qui continuent de ravager l’Est de la RDC.

« Cessons avec nos rivalités et nos violences, rassemblons-nous autour des projets de développement de nos populations », a-t-il plaidé.

 » assez de violences, assez de barbaries, assez de tueries et des morts dans le diocèse d’Uvira à l,Est de la RDC et sur l’ensemble du sol congolais. Assez de morts, assez de sang qui a coulé.

Le cardinal Fridolin Ambongo s’est encore interrogé  » Pourquoi autant de sang ? Pourquoi autant de violence ? Or les violences et les tueries a t il martelé sont le fruit de l’etourderie.

Les violences et les tueries sont menées par des personnes qui s’écartent du chemin de l’intelligence et de la sagesse. C’est l’œuvre des personnes insensées qui n’ont ni la crainte de Dieu ni le respect de la personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu .

Rappelez-vous l’avertissement de Dieu qui nous demande de quitter l’etourderie et de suivre le chemin de l’intelligence et de la sagesse ainsi vous aurez la paix.

Pour le cardinal Fridolin Ambongo, il est incompréhensible que 60 ans après ces martyrs la paix n’est toujours pas revenue dans ce diocèse et dans cette sous-région.

Et d’ajouter :

jusque à quand encore le sang va continuer à couler. Aujourd’hui la parole de Dieu nous dit: abandonnez l’etourderie qui est la volonté des puissances.

Pour lui, on devrait plutôt privilégier la voie de dialogue dans ce diocèse, dans cette sous-région, privilégier le règlement pacifique des conflits. Il n’y a pas de problème que les hommes sensés ne sont pas capables de résoudre.

 » Cessons avec nos rivalités et violences, rassemblons nous autour des projets de développement de nos populations. En agissant ainsi, nous honorerons la mémoire de nos martyrs qui ont versé leur sang au nom de leur foi.

Pour Ambongo Besungu le meilleur témoignage, la meilleure reconnaissance envers ces martyrs qui ont versé leurs sangs par amour pour nous, ce serait de voir fleurir dans cette région, la paix, la concorde et la convivialité envers tous.

L’avenir du diocèse d’Uvira et de la RDC

Pour Fridolin Ambongo, l’avenir du diocèse d’Uvira et de toute la sous-région repose sur la capacité des dirigeants et des populations à privilégier le dialogue et la paix.

« Il n’y a pas de problème que les hommes sensés ne sont pas capables de résoudre », a-t-il souligné, invitant chacun à s’engager dans des projets qui renforcent la cohésion sociale et le développement.

une leçon de foi et de courage

La béatification des quatre martyrs d’Uvira est un moment de grâce pour l’Église catholique et pour toute la nation congolaise.

Ces figures, qui ont sacrifié leur vie au nom de la foi, sont désormais proclamées « Bienheureux ». Leur exemple doit inspirer chaque chrétien à œuvrer pour la paix, la justice et la dignité humaine, dans une société encore marquée par les conflits et les violences.

Leurs vies nous interpellent et leur sang, versé par amour pour Dieu et pour leurs fidèles, est un puissant appel à la réconciliation et à la fin des violences en RDC.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema 

Tiré du Direct RTCE

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