La province de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC), est frappée par une catastrophe humanitaire d’envergure. Les eaux du lac Albert ont envahi plusieurs villages et camps de pêche, causant la mort de plus de dix personnes, et forçant des milliers d’habitants à abandonner leurs foyers. Cette crue a également dévasté des infrastructures, détruit des cultures et ruiné des moyens de subsistance, affectant ainsi plus de 30 000 personnes dans cette région.
Une Catastrophe Humaine et Matérielle : Bilan dans la Chefferie de Wagongo
Dans la chefferie de Wagongo, territoire de Mahagi, le bilan est alarmant : plus de vingt villages ou camps de pêche sont affectés par les inondations.
Près de 6 000 ménages ont vu leurs maisons partiellement ou totalement détruites, et de nombreuses familles sont maintenant sans abri, désemparées face à l’ampleur des dégâts.
Robert Ndjalonga, coordonnateur provincial du service de la protection civile, rapporte que « plus de 10 décès ont été enregistrés et des milliers de personnes ont dû fuir, souvent sans savoir où se réfugier. »
En plus des habitations, les inondations ont ravagé des infrastructures essentielles, incluant des marchés, des boutiques et des moyens de transport, avec des barques et des filets de pêche détruits.
Des cultures et des terrains agricoles dévastés
Les effets de la montée des eaux ne s’arrêtent pas aux habitations. Plus de 1 000 hectares de champs ont été submergés, détruisant des cultures vivrières qui constituent une source alimentaire majeure pour la population locale. Avec la perte de ces récoltes, l’insécurité alimentaire menace désormais des milliers de familles qui vivaient de l’agriculture et de la pêche.
La chefferie de Mokambo et les villages du Territoire de Djugu également touchés
Dans la chefferie de Mokambo, également dans le territoire de Mahagi, 23 villages ont subi les mêmes dégâts. Ces inondations ont affecté plus de 3 500 ménages, déplaçant plus de 17 500 personnes.
En territoire de Djugu, la situation est également critique dans la chefferie de Bahema Banywagi, où onze villages ont été envahis par les eaux, affectant près de 600 ménages. Des hectares de champs ont été noyés, et les eaux ont même atteint deux fosses communes, compliquant davantage les efforts de protection des sites sensibles.
Des bâtiments et des services publics engloutis par les eaux
En plus des habitations et des champs, la montée des eaux a envahi et endommagé des bâtiments publics essentiels. Dans le secteur de Nyamamba, le centre de santé, des bureaux de police, et les bureaux de l’Office Congolais de Contrôle (OCC) et de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) ont été inondés, privant les résidents de services critiques.
À Tchomia, un marché important a complètement disparu sous les eaux, et de nombreuses victimes se sont réfugiées dans des sites d’accueil pour déplacés, notamment à Nyamusasi 2, tandis que d’autres ont trouvé refuge chez des familles d’accueil.
Des villages de pêche et des secteurs agricoles dévastés à Irumu
La chefferie de Walendu Bindi et le secteur de Bahema Sud dans le territoire d’Irumu sont également touchés. En Bahema Sud, plus de 1 500 ménages, dispersés dans une quinzaine de villages côtiers et camps de pêche, font face aux mêmes ravages causés par la montée des eaux. Les évaluations communautaires sont toujours en cours dans la chefferie de Walendu Bindi pour déterminer l’étendue des dommages.
La catastrophe causée par la crue du lac Albert en Ituri est sans précédent. La destruction des maisons, des infrastructures et des moyens de subsistance laisse des milliers de personnes démunies, tandis que l’insécurité alimentaire s’intensifie dans une région déjà fragilisée par des conflits et des déplacements internes.
Les autorités locales, à travers le service de la protection civile, lancent un appel urgent aux partenaires internationaux pour apporter une aide humanitaire et contribuer à la réhabilitation de cette région sinistrée.
New-messager-de-la-paix.net/Balula
Source : ACP
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