Un conflit sur la nomination d’un nouveau médecin directeur
L’hôpital général de référence de Mosango, dans le secteur éponyme, territoire de Masimanimba, province du Kwilu, est plongé dans une crise sans précédent.
À la suite de la nomination d’un nouveau médecin directeur par Monseigneur Timothée Bodika, évêque du diocèse de Kikwit, des troubles ont éclaté. La population locale a manifesté son mécontentement, provoquant des affrontements et des violences qui ont paralysé les activités dans cette institution médicale.
Le chef de secteur de Mosango, Jules Mukwela, cité par Mediacongo.net a confirmé que la situation a dégénéré après que l’ancien médecin directeur, ayant servi l’hôpital pendant de longues années, a refusé de céder sa place au nouvel arrivant.
Ce refus a incité la population à semer la pagaille, notamment en attaquant des infrastructures publiques telles que le couvent des abbés et le bureau du secteur, où plusieurs biens de valeur ont été dérobés.
La réaction ferme de l’évêque du diocèse de Kikwit
Face à cette situation chaotique, Monseigneur Timothée Bodika a réagi avec fermeté, appelant à l’apaisement et à la responsabilité. Il a condamné avec vigueur les actes de violence et les pillages perpétrés dans l’enceinte de l’hôpital et les bâtiments environnants.
L’évêque a tenu à rappeler que la gestion des structures de santé diocésaines repose sur des décisions administratives qui n’ont aucune connotation politique ni personnelle.
Dans un communiqué publié le 15 octobre, l’Abbé Fabrice Namwisi Kilapi, Secrétaire-Chancelier du diocèse, a réitéré l’appel au calme de l’évêché, précisant que les décisions de mutation prises par l’Église visent uniquement à améliorer la qualité des soins et la gestion des infrastructures médicales.
Le communiqué invite également les autorités provinciales à prendre des mesures pour garantir la sécurité des patients et du personnel de l’hôpital.
Un appel au respect des décisions administratives
La décision de remplacer le médecin directeur de Mosango a été prise le 17 septembre 2024, dans le cadre d’une réorganisation générale des structures de santé sous la tutelle du diocèse de Kikwit.
Ce décret (Prot. EK/TBM/135/2024) visait à affecter de nouveaux médecins à différents postes dans les hôpitaux de la région, dont celui de Pay-Kongila, où devait se rendre l’ancien médecin directeur de Mosango. Cependant, ce dernier, appuyé par une partie de la population locale, a refusé cette affectation, créant ainsi un climat de tension.
La montée des tensions et l’intervention des forces de l’ordre
Le 14 octobre, la situation a pris un tournant dramatique lorsque des jeunes inciviques ont pris d’assaut l’hôpital et le couvent, causant des destructions matérielles importantes.
Les forces de l’ordre, alertées par les autorités locales et diocésaines, ont été dépêchées sur place pour rétablir l’ordre. Grâce à leur intervention, la situation n’a pas dégénéré davantage, bien que la panique se soit largement répandue parmi les patients et le personnel médical, qui ont dû évacuer les lieux.
Une condamnation des actes de violence et des manipulations politiques
Le Diocèse de Kikwit a dénoncé ces actes de vandalisme qu’il qualifie de « barbares » et met en garde contre toute tentative de récupération politique de cette crise.
Monseigneur Bodika a fermement rejeté les insinuations selon lesquelles cette réorganisation des hôpitaux serait liée aux enjeux électoraux à venir.
Il a rappelé que l’hôpital de Mosango est une institution publique dédiée à la santé de la population et qu’il doit rester en dehors des luttes d’intérêts privés ou politiques.
Un message de paix et de solidarité pour l’avenir de Mosango
Pour conclure, l’évêque de Kikwit a appelé à l’unité et à la solidarité entre les habitants de Mosango, les invitant à préserver le bien commun qu’est l’hôpital.
Par l’intercession de la Vierge Marie, il a imploré la paix et la sérénité sur cette région, en espérant que l’ordre sera rapidement rétabli pour permettre à l’hôpital de reprendre son rôle crucial dans la prise en charge des malades.
Enfin, le diocèse a appelé les autorités provinciales à agir avec rigueur pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir. Les images de chaos ayant circulé sur les réseaux sociaux ont, selon le communiqué, exagéré la gravité de la situation.
Le Diocèse s’engage à poursuivre sa mission de service public, tout en veillant au bien-être des populations desservies par ses établissements médicaux.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema
Sources : Communiqué Chancelier Diocèse de Kikwit et Mediacongo.net