Les États généraux de la justice organisés au Lycée Bosangani ont connu une scène de confusion inédite lors des travaux en ateliers. Alors que les groupes sous-thématiques s’attelaient à présenter leurs rapports respectifs, la situation a basculé lorsque le Ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a interrompu le déroulement des travaux.
Un clash autour des résolutions du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM)
Le point de tension majeur s’est cristallisé autour du rapport présenté par le groupe consacré au Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).
Ce dernier, après plusieurs heures de discussions approfondies, avait adopté des résolutions jugées importantes pour l’amélioration de l’indépendance judiciaire. Cependant, le Ministre Mutamba, exprimant un désaccord manifeste, a rejeté ces conclusions en séance plénière, qualifiant certaines propositions de « non pertinentes ».
Dans un geste inattendu, il a même proposé un vote pour statuer sur les résolutions, une démarche inhabituelle dans ce type d’atelier. Cette intervention a été perçue par de nombreux participants comme une tentative de remise en question de la légitimité des travaux.
Un climat de tension et de dénigrement
Les participants présents, parmi lesquels des magistrats et des experts juridiques, ont dénoncé l’attitude du ministre, jugée condescendante et irrespectueuse envers l’autonomie des membres de l’atelier.
« Nous sommes ici pour réfléchir ensemble à des réformes structurelles, pas pour subir des jugements unilatéraux », a déclaré un magistrat sous couvert d’anonymat.
L’intervention du Ministre d’État , empreinte d’un ton jugé arrogant, a non seulement perturbé le déroulement des travaux mais a également relancé le débat sur l’indépendance des institutions judiciaires face aux ingérences politiques.
Les enjeux d’une justice véritablement indépendante
Les États généraux de la justice avaient pour objectif principal de poser les bases d’un système judiciaire plus efficace et respectueux des principes démocratiques. Cependant, cet incident soulève des interrogations quant à la réelle volonté politique de mettre en œuvre des réformes profondes.
Les résolutions adoptées par le groupe CSM visaient notamment à renforcer l’indépendance des magistrats, un pilier essentiel pour la crédibilité de la justice. Leur rejet par le Ministre envoie un signal inquiétant sur les perspectives de changements réels.
Un appel à la sérénité et au respect des travaux collectifs
Au terme de cette journée mouvementée, plusieurs acteurs de la société civile et des experts ont appelé à un retour au calme et à un respect des contributions collectives issues des ateliers. Ils rappellent que ces États généraux devraient servir de tremplin pour une réforme inclusive et durable du secteur judiciaire.
La question demeure : ces tensions sont-elles le symptôme d’une résistance au changement ou simplement d’un malentendu institutionnel ?
Les jours à venir apporteront peut-être une réponse, mais l’incident d’hier restera gravé comme un moment clé de ces États généraux.
Heureusement, observe-t-on, que les propos du ministre d’Etat ont été atténués par le recadrage du président du syndicat des magistrats.
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