Un quotidien rude mais plein d’ambition
Depuis 2021, Moïse B., un jeune cireur de chaussures de 16 ans, arpente les rues de Kinshasa pour subvenir à ses besoins et soutenir sa famille. Installé au croisement des avenues Kitona et Colonel Ebeya, dans la commune de la Gombe, il a fait de ce coin de rue son quartier général, où il cire et répare les chaussures des passants.
Parti de son village natal, Kenge, en quête de meilleures opportunités, Moïse s’est installé chez sa grand-mère à Kinkole, un quartier périphérique de la capitale. Chaque semaine, il se rend en ville et y reste du lundi au vendredi, trouvant refuge dans une modeste « maison d’accueil » à 1 000 FC la nuitée.
Survie urbaine : frais et dépenses du quotidien
Le quotidien de Moïse est marqué par des dépenses incontournables, malgré ses modestes revenus. Outre les frais de logement, il débourse 800 FC pour une douche et 800 FC pour accéder aux toilettes.
Le « petit besoin » coûte, quant à lui, 400 FC. Chaque journée est un défi financier, où chaque franc est précieusement compté pour pouvoir se nourrir, se laver et dormir dans des conditions rudimentaires.
Ses revenus sont variables : entre 4 000 et 15 000 FC selon l’affluence et la générosité des clients. Malgré cela, Moïse parvient à mettre de côté une partie de ses gains, pour aider sa grand-mère et soutenir sa mère restée au village avec ses frères et sœurs.
Un Métier pratiqué par nécessité, pas par Choix
« Je cire des chaussures parce que cela m’aide à survivre, mais mon rêve est de changer de métier », confie Moïse. Son souhait est de retourner à Kenge et de se lancer dans la vente de boissons sucrées ou de cigarettes, espérant ainsi des revenus plus stables et une vie plus digne. Cependant, il lui faut au moins 200 000 FC pour lancer son projet, couvrir les frais de transport et régler quelques besoins essentiels.
Logement Précaire : Le Marché Central comme Refuge
À Kinshasa, Moïse et d’autres jeunes sans domicile fixe dorment souvent dans des maisons en location autour du Marché central, un quartier bien connu.
Ces logements sont loués à 1 000 FC par nuit, où chacun s’installe à même le sol, avec seulement un morceau de carton pour matelas. La promiscuité est extrême, mais ces hébergements sont les seules options abordables pour ces jeunes travailleurs précaires.
Un appel à la solidarité et à l’aide pour un futur meilleur
Moïse lance un appel à l’aide aux personnes de bonne volonté. « Toute aide est la bienvenue. J’aimerais retourner à l’école », exprime-t-il avec espoir. Il avait dû abandonner ses études en 4ᵉ Commerciale à l’Institut Mambutu Metu de Kenge et rêve de retrouver les bancs de l’école pour mieux s’armer face à la vie.
Le parcours de Moïse est représentatif de nombreux jeunes à Kinshasa qui, faute d’opportunités, se résignent à des métiers exigeants pour survivre. Cependant, il demeure résolu et encourage d’autres jeunes à éviter la délinquance en trouvant une occupation, aussi difficile soit-elle.
Pour un meilleur encadrement des Jeunes
L’histoire de Moïse appelle les autorités et les responsables communautaires à mieux encadrer et soutenir la jeunesse de Kinshasa. Ces jeunes représentent l’avenir du pays, et il est essentiel d’offrir des perspectives d’avenir pour éviter que la rue devienne leur seul refuge. En optimisant les programmes d’insertion sociale et d’aide aux jeunes travailleurs, il est possible de redonner espoir et dignité à des jeunes comme Moïse.
En dépit des défis quotidiens, Moïse incarne la résilience et l’espoir d’une génération déterminée à s’en sortir par elle-même, dans l’espoir qu’un jour, leurs efforts soient reconnus et soutenus.
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Tiré de Forum des As et MCP