Le non-paiement des conseillers communaux, un échec de planification selon AETA. 

Huit mois après les élections des conseillers communaux en République Démocratique du Congo, tenues le 20 décembre 2023, la situation de ces élus demeure préoccupante.

En effet, ces derniers ne perçoivent toujours pas de salaire et sont contraints de travailler dans des conditions déplorables. Non seulement qu’ils n’ont pas de bureaux pour exercer leurs fonctions, mais aussi l’absence de salles de réunion adéquates complique encore davantage leur travail.

À Kinshasa, la cohabitation entre les conseillers communaux et les bourgmestres, non élus, mais nommés par le pouvoir, constitue un véritable obstacle à l’efficacité de l’administration locale.

Une situation précaire pour les conseillers communaux huit mois après leur élection

L’organisation Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA), qui surveille de près les processus électoraux en RDC, s’inquiète vivement de cette situation qu’elle attribue à une mauvaise planification de la part des autorités compétentes.

« Nous en sommes à notre quatrième cycle électoral, et ces élections étaient prévues par la Constitution issue de l’accord global de Sun City. Nous avions amplement le temps de planifier correctement. Cependant, un problème de planification s’est manifesté, et il est clair que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) aurait dû collaborer avec le gouvernement pour déterminer le moment propice pour organiser ces élections et les modalités à suivre », a déclaré Roland Mumbala, Secrétaire Général de l’AETA, dénonçant ainsi une organisation précipitée et mal coordonnée.

L’AETA dénonce une mauvaise planification gouvernementale

Selon Mumbala, cette situation résulte en partie de la nomination des bourgmestres, qui, dans les communes, n’ont pas été élus mais désignés par le pouvoir central.

En dépit du fait que la CENI, l’organe chargé de soutenir la démocratie, est censée publier un calendrier électoral pour l’élection de ces bourgmestres, cela n’a pas encore été fait. Certains observateurs vont jusqu’à accuser la CENI de vouloir délibérément retarder ces élections, sapant ainsi la démocratie à la base.

Le rôle crucial des bourgmestres élus pour la gouvernance locale menacé

La présence de bourgmestres élus est essentielle pour promouvoir une gouvernance locale efficace au sein des entités territoriales décentralisées.

Ces élections revêtent une importance particulière pour la démocratie, car elles permettent de mettre en place un exécutif local qui devra rendre des comptes à une assemblée délibérative, le conseil communal.

« Aujourd’hui, nous avons des conseillers communaux, et le conseil communal existe dans chaque commune. Mais l’exécutif, c’est-à-dire les bourgmestres en place, ne sont pas élus, mais désignés, et doivent donc répondre à ceux qui les ont nommés. Si, à Kinshasa, les conseillers communaux n’ont pas de bureaux pour travailler, si les bourgmestres refusent même de les recevoir, s’il n’y a pas de budget, s’ils ne sont pas payés, que dire du sort des conseillers dans les régions plus reculées du pays ? », s’interroge Roland Mumbala, soulignant ainsi les graves conséquences de cette situation.

Les lacunes budgétaires pointées du doigt par les organisations de la société civile

Lors de la promulgation de la loi de finances pour 2024, les organisations de la société civile, spécialisées dans le suivi budgétaire, avaient tiré la sonnette d’alarme, indiquant que les conseillers communaux n’étaient pas pris en compte dans le budget.

Elles avaient recommandé une réallocation budgétaire pour remédier à ce problème. Toutefois, ces alertes n’ont pas été entendues, et aujourd’hui, la réalité rattrape les autorités, mettant en lumière une planification budgétaire insuffisante.

Le non-paiement des conseillers communaux, huit mois après leur élection, met en lumière une série de dysfonctionnements dans la gestion des finances publiques et la planification électorale en RDC.

Cette situation, qui risque de compromettre le fonctionnement des administrations locales, interpelle sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs institutionnels pour assurer une gouvernance locale efficace et respectueuse des principes démocratiques.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema 

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