Kinshasa réclame justice pour les crimes dans l’Est
Lors d’un briefing spécial tenu à Kinshasa ce mercredi, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, et le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, ont réitéré l’importance d’une condamnation du Rwanda par la Cour internationale de justice (CIJ) pour les crimes commis dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Cette intervention de la CIJ, distincte des actions de la Cour pénale internationale (CPI), est désormais envisagée comme une étape cruciale pour obtenir réparation au niveau des États, à l’instar de la condamnation déjà infligée à l’Ouganda.
Vers une action judiciaire internationale contre le Rwanda
Samuel Mbemba a souligné la nécessité pour la RDC de poursuivre le Rwanda pour les actes de violence perpétrés dans l’est du pays, insistant sur l’importance d’engager la responsabilité des États devant la CIJ.
« Alors que la CPI se concentre sur la poursuite des individus, il est impératif que la CIJ intervienne pour condamner le Rwanda, à l’image de ce qui a été fait pour l’Ouganda », a déclaré le vice-ministre de la Justice.
Ce dernier a précisé que la RDC a entrepris des démarches pour saisir la CIJ, dans le cadre d’un vaste plan de « front judiciaire » mis en place par le Président Félix Tshisekedi. Une Task force a été créée pour renforcer cette initiative diplomatique et judiciaire.
Collaboration avec la CPI et enquêtes internes
En parallèle, la RDC entend tirer parti des informations collectées par la CPI pour mener des enquêtes approfondies sur les crimes commis sur son territoire.
« Nous utiliserons les données de la CPI pour compléter nos enquêtes internes et contrer les ambitions de ceux qui veulent accéder au pouvoir par la force ou piller les ressources de la RDC », a affirmé Samuel Mbemba.
Le vice-ministre a également réaffirmé la volonté du gouvernement congolais de coopérer pleinement avec la CPI, y compris en livrant des citoyens congolais impliqués dans ces crimes, quel que soit leur statut.
« La RDC a déjà transmis un Mémorandum à la CPI, exprimant son engagement à remettre tout Congolais impliqué dans ces actes odieux, y compris des personnalités au pouvoir », a-t-il précisé.
Une tolérance zéro envers l’impunité
Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, a soutenu que le Gouvernement congolais adopte une politique de tolérance zéro en matière de justice concernant les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans l’est du pays.
« Les crimes dans l’est de la RDC impliquent de nombreux auteurs qui devront répondre de leurs actes devant la justice. Nous serons implacables et veillerons à ce que chaque crime soit jugé », a-t-il martelé.
Neutralisation des FDLR : une priorité sécuritaire
Au cours de cette conférence de presse, Patrick Muyaya a abordé la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), souvent utilisées comme prétexte par Kigali pour justifier l’ingérence de ses troupes en RDC. Il a révélé qu’un plan de neutralisation de ce groupe armé, composé principalement de Rwandais, est déjà en place.
« Les FDLR doivent retourner au Rwanda, et notre stratégie de neutralisation avance de manière responsable et efficace », a-t-il affirmé.
Réactivation des enquêtes de la CPI sur les crimes dans l’Est
Dans le même contexte, la CPI a récemment relancé ses enquêtes sur les crimes commis dans l’est de la RDC, à la suite de deux renvois effectués par le gouvernement congolais. Patrick Muyaya a rappelé que plusieurs délégations ont été envoyées à La Haye pour rencontrer des représentants de la CPI, avec l’objectif de faire entendre la voix du peuple congolais, mécontent du manque de réactivité de l’institution.
« Le peuple congolais ne comprend pas pourquoi la CPI tarde à agir, alors que l’État lui a déjà soumis deux renvois », a déploré le ministre de la Communication.
une démarche judiciaire en quête de résultats
La RDC s’engage résolument dans un processus judiciaire pour obtenir justice pour les crimes commis dans l’est du pays.
En sollicitant la Cour internationale de justice et en réactivant les enquêtes de la CPI, le gouvernement congolais montre sa détermination à voir les auteurs de ces crimes, qu’ils soient des individus ou des États, répondre de leurs actes.
L’avenir de cette stratégie dépendra désormais de la capacité des institutions judiciaires internationales à répondre aux attentes de la RDC et de son peuple.
New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema
Source : ACP