RDC : Controverses autour de la campagne pour réintégrer le Conseil des droits humains de l’ONU.

Alors que des voix s’élèvent contre une dérive autoritaire sous le régime de Félix Tshisekedi, la République Démocratique du Congo (RDC) cherche à regagner un siège au sein du Conseil des droits humains des Nations unies.

Une candidature stratégique à l’ONU

La RDC nourrit une double ambition internationale. D’une part, elle vise un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU lors des élections de juin 2025, et d’autre part, elle espère réintégrer le Conseil des droits humains lors de l’élection prévue le 9 octobre 2024.

« Ce n’est pas une question de prestige, mais de responsabilité », affirme Giscard Kusema, directeur adjoint de la communication de la présidence.

Pour Kinshasa, ces sièges renforceraient son influence au sein des grandes instances internationales.

Un scrutin favorable, mais contesté

L’élection au Conseil des droits humains semble acquise pour la RDC, car le nombre de candidatures africaines correspond au nombre de postes à pourvoir.

La campagne menée auprès de l’Union africaine (UA) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a consolidé ce soutien. Ce ne serait pas une première pour la RDC, qui avait déjà intégré ce Conseil en 2017 sous Joseph Kabila.

Cependant, cette admission avait suscité des critiques de la part des États-Unis et d’ONG comme Human Rights Watch, en raison des abus des droits humains imputés au régime de l’époque.

Aujourd’hui encore, des organisations de la société civile congolaises se dressent contre cette candidature. Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la paix, s’insurge contre les violations des droits humains en RDC, notamment dans les prisons surpeuplées comme celle de Makala, où 15 000 détenus sont entassés pour une capacité dix fois moindre. Il dénonce également des arrestations arbitraires et des disparitions extra-judiciaires, appelant les Nations unies à ne pas accorder ce siège à la RDC.

Une exposition aux critiques

Malgré ces oppositions, la candidature de la RDC pourrait aussi avoir des avantages. Pour Adrien-Claude Zoller, président de l’ONG Genève pour les droits de l’homme, ce siège permettrait de maintenir une pression constante sur le gouvernement congolais.

Les États membres et les ONG pourraient demander des comptes à Kinshasa sur ses engagements en matière de droits humains. Par ailleurs, la RDC pourrait utiliser sa place au Conseil pour dénoncer les exactions dans l’est du pays, notamment celles attribuées au Rwanda, accusé de soutenir le mouvement rebelle du M23.

Une opposition politique farouche

En interne, la campagne de la RDC pour le Conseil des droits humains est vivement critiquée par l’opposition politique.

Des partis comme Ensemble, dirigé par Moïse Katumbi, dénoncent une « dérive autoritaire » du régime de Félix Tshisekedi, en s’appuyant sur des cas d’oppression politique, comme la détention de l’opposant Seth Kikuni.

En outre, 28 organisations membres du Cadre de concertation des forces politiques et sociales ont condamné cette candidature, estimant que le gouvernement congolais ne respecte pas les droits humains qu’il prétend défendre.

Vers une candidature au Conseil de sécurité

Malgré les critiques, le président Tshisekedi ne cache pas ses ambitions internationales. Lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre, il a sollicité le soutien des États membres pour la candidature de la RDC au Conseil de sécurité.

Cette élection représenterait une reconnaissance majeure pour le pays, qui a siégé au Conseil de sécurité à deux reprises dans le passé. Le président a souligné l’engagement de la RDC à œuvrer pour la paix et la sécurité mondiale, un objectif qu’il espère réitérer si le pays est élu.

 Un enjeu international aux multiples facettes

Si la campagne pour réintégrer le Conseil des droits humains de l’ONU suscite des controverses, elle s’inscrit dans une stratégie plus large de la RDC visant à renforcer son influence internationale.

Toutefois, les critiques internes et externes montrent que ce chemin vers une reconnaissance mondiale est semé d’embûches, notamment en matière de droits humains, un dossier où Kinshasa doit encore faire ses preuves.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema 

Vous voulez être informé en temps réel et accroitre votre visibilité ? suivez nous sur:

Notre page Facebook 

Notre chaine WhatsApp 

Notre groupe WhatsApp 

Notre adresse mail professionnelle

contact@new-messager-de-la-paix.net

Tel.: +243 817 454 712

Partagez l'article via

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *