L’Afrique face à son destin : le Tribunal de l’Histoire à travers le Bâtonnier Rose Tumba Kaja et les perspectives de renouveau selon Didier Mumengi.

Un procès historique pour une Afrique en quête de réponses

L’Afrique reste aujourd’hui à la traîne, affaiblie par des difficultés politiques, économiques et sociales qui freinent son développement.

Le « Tribunal de l’Histoire », tenu Jeudi 14 novembre 2024, à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa lors de la 10e édition du Forum Makutano, a exploré cette question essentielle : pourquoi l’Afrique peine-t-elle à s’envoler, malgré six décennies d’indépendance ?

À travers des depositions, plaidoiries,  et un échange d’arguments solides, accusateurs et défenseurs ont soulevé la question des responsabilités.

Les Africains devraient-ils se tourner vers eux-mêmes, comme l’affirme l’accusation, ou sont-ils encore victimes de forces extérieures, comme le soutient la défense ?

Pour la présidente de cette session spéciale, Madame Rose Tumba Kaja, l’unique solution passe par une approche équilibrée : l’Afrique doit prendre conscience de ses propres faiblesses, tout en reconnaissant les actions historiques et contemporaines des puissances impérialistes qui continuent de jouer un rôle déstabilisateur.

Le verdict de ce « Tribunal de l’Histoire » reflète cette complexité. Il appelle à une réflexion profonde et collective, tout en condamnant la jeunesse africaine à s’imprégner de son histoire pour se libérer des chaînes mentales héritées.

Didier Mumengi, une voix pour la renaissance africaine

Le discours liminaire de Didier Mumengi résonne  comme un appel vibrant pour une renaissance africaine, enracinée dans la réappropriation de son histoire et la reconquête de sa dignité.

En retraçant les injustices du passé – de la Conférence de Berlin de 1885 aux séquelles profondes de la traite et de la colonisation – Mumengi invite les peuples d’Afrique à une transfiguration radicale de leur héritage.

Il plaide pour une « thérapie transgénérationnelle » : un processus collectif et introspectif destiné à expurger de l’ADN africain les traces des traumatismes ancestraux, et à reprogrammer un inconscient collectif débarrassé des influences aliénantes.

L’ écrivain et penseur africain Didier Mumengi exhorte les africains à  renouer avec leurs ancêtres, notamment ceux de la vallée du Nil comme « Muntu Hotep », afin de retrouver un héritage psychologique et spirituel authentique. Cette démarche implique d’écarter les représentations héritées de la colonisation et de l’esclavage, et de rétablir une mémoire basée sur les figures pharaoniques et les traditions kamites.

Mumengi appelle aussi à une reconstruction culturelle en s’appuyant sur des éléments propres aux civilisations égypto-nubiennes, dont la langue, le droit, la philosophie, et les systèmes politiques.

Pour Mumengi, le « New Deal africain » doit être fondé sur un renouveau mémoriel, ancré dans la célébration de ses figures historiques par l’érection de monuments et l’attribution de leurs noms aux lieux publics.

Il propose une éducation valorisant l’histoire, la culture et les héros africains, en faisant des lieux comme l’Égypte antique ou Méroé des symboles d’inspiration à l’égal des villes occidentales dans la mémoire collective africaine.

Enfin, il en appelle à la construction d’un modèle éducatif, culturel et économique autonome, visant à restaurer la grandeur passée et à projeter l’Afrique dans un avenir autosuffisant, puissant, et empreint de respect pour ses ancêtres.

C’est donc avec cet esprit de réconciliation et d’auto-détermination que Didier Mumengi propose de rebâtir l’Afrique sur des bases mémorielles, éthiques et spirituelles solides, en vue d’un nouvel horizon où la grandeur africaine brille de nouveau.

Ce procès symbolique est un appel vibrant à la jeunesse africaine, l’invitant à dépasser les traumatismes et à reconstruire un continent fort et unifié.

Les paroles du penseur résonnent encore : « Celui qui tourne le dos a père,  perd ses repères ».

 Il prône donc une réconciliation des Africains avec leur passé, les incitant à « se survaloriser et à se réapproprier leur héritage ».

Le Tribunal de l’Histoire et l’appel au réveil de la jeunesse africaine

Après avoir longuement débattu, le Tribunal de l’Histoire, qui a ressuscité même les morts, Cheich Anta Diop, Aimé Cesaire, Franz Fanon, en accord avec ses « articles 5 alinéa 2 et 42 alinéa 5 », a rendu son verdict.

En hommage à ce moment marquant, et pour graver cette 10e édition dans les annales, il a condamné l’accusation, la défense, ainsi que le réseau Makutano à offrir à boire à toute la ville de Kinshasa, symbolisant la fin des disputes stériles.

En revanche, la jeunesse africaine a été condamnée à une tâche bien plus sérieuse : lire et étudier l’histoire du continent, particulièrement les œuvres citées lors des débats, afin de redécouvrir l’âme africaine. Les frais seront supportés par le trésor, selon le jugement rendu par le Tribunal de l’Histoire en audience publique du 14 novembre 2024.

L’événement de ce jeudi 14 novembre à Kinshasa est une invitation puissante à la renaissance et à l’émancipation. Si l’Afrique est née de luttes, elle ne pourra se sauver que par une mobilisation collective et un éveil des consciences. 

Au cœur du discours de Didier Mumengi et du verdict de Madame Rose Tumba Kaja se trouve un espoir, celui d’une Afrique capable de se redéfinir pour bâtir son avenir. L’Histoire a peut-être condamné l’Afrique dans le passé, mais ce tribunal symbolique a rappelé qu’il appartient aux Africains de réécrire leur destin.

New-messager-de-la-paix.net/Bertin kangamotema 

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